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Les manifestants continuent de serrer l’étau autour de Bouteflika

Les manifestants ont rejeté la main tendue du nouveau Premier ministre qui a promis de former un gouvernement "technocratique" avec de jeunes Algériens. Copyright de l’image EPA
Image caption Les manifestants ont rejeté la main tendue du nouveau Premier ministre qui a promis de former un gouvernement « technocratique » avec de jeunes Algériens.

Les étudiants dirigent toujours les manifestations anti-Bouteflika, qui se tiennent depuis le 22 février. La nomination d’un nouveau Premier ministre en la personne de Noureddine Bedoui et le projet de former un gouvernement incluant des jeunes parmi les manifestants ne ralentit pas la mobilisation.

Ces derniers ont rejeté la main tendue de M. Bedoui, qui a promis de former un gouvernement « technocratique » avec de jeunes Algériens.

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Des manifestations ont également eu lieu à Oran et Constantine, les deux plus grandes villes après la capitale, Alger, où une foule impressionnante a manifesté vendredi contre la prolongation du mandat d’Abdelaziz Bouteflika au-delà du 18 avril, date initialement prévue pour l’élection présidentielle.

Copyright de l’image AFP/Getty Images

Image caption Les promesses du nouveau Premier Noureddine Bedoui ne font pas faiblir la contestation.

Des travailleurs des sociétés pétrolières et gazières situées dans le centre du pays sont sortis dans la rue, lançant des slogans pour la démission de M. Bouteflika.

Il s’agit du 4ème vendredi consécutif de contestations massives contre le chef de l’Etat algérien.

La police anti-émeute algérienne a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui se dirigeaient vers le palais présidentiel, selon notre correspondant à Alger.

Les manifestations sont généralement pacifiques. Hommes et femmes, enfants et personnes âgées y prennent part. Les boulevards et les rues du centre-ville d’Alger sont noirs de monde, et il est presque impossible de se frayer un chemin.

Notre correspondant à Alger déclare n’avoir jamais vu de manifestation aussi massive dans la capitale algérienne, même pas lors des rassemblements monstres du Front islamique du salut, au début des années 1990.

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Image caption Les manifestants ont encore envahi les rues de la capitale, Alger, vendredi 15 mars 2019.

Toute la semaine, les appels à manifester massivement ce vendredi ont été relayés par les réseaux sociaux, avec les hashtags « #Ils-partiront-tous », « #Partez! ».

Lundi, le président algérien a reporté sine die l’élection présidentielle du 18 avril. Il a annoncé la tenue d’une conférence nationale au cours de laquelle une nouvelle date sera fixée pour le scrutin présidentiel.

Mais les manifestants accusent M. Bouteflika, 82 ans, de chercher à prolonger illégalement son mandat.

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Image caption Abdelaziz Bouteflika, qui se déplace sur un fauteuil roulant, n’a pas donné une allocution depuis 2014.

Le chef de l’Etat n’a pas donné d’allocution publique depuis son accident vasculaire cérébral en 2013. Il a regagné le pays dimanche dernier, après avoir été hospitalisé en Suisse pendant plusieurs jours.

La moitié de la population algérienne a moins de 30 ans, et le chômage provoque la colère des jeunes contre le gouvernement.

Abdelaziz Bouteflika fait face à une contestation massive jamais vue en Algérie, qu’il dirige depuis 20 ans.

« On voulait des élections sans Boutef, on se retrouve avec Bouteflika sans élections », ont écrit les manifestants sur une pancarte qui résume le sentiment des contestataires.

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