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L’économie centrafricaine menacée d’asphyxie

République centrafricaine Copyright de l’image Getty Images
Image caption En cas de persistance du blocage des rebelles, une forte inflation menacerait la RCA

Depuis une semaine, des dizaines de camions sont restés bloqués à Garoua-Boulaï, ville camerounaise frontalière avec la RCA suite à un barrage érigé par les rebelles du FDPC d’Abdoulaye Miskine sur ce corridor.

Ceux-ci protestent contre la formation du nouveau gouvernement inclusif au sein duquel ils ne sont pas représentés.

La fermeture de cet axe, unique voie de ravitaillement de la capitale centrafricaine en marchandises et articles divers, n’est pas sans conséquences.

Une situation a un double impact : premièrement sur les opérateurs économiques et ensuite sur les consommateurs en raison de la hausse du prix des rares denrées qui arrivent sur les marchés.

Augustin Temko, camionneur camerounais résidant à Douala se plaint d’avoir passé plus de temps qu’il ne le fallait.

« J’ai quitté Douala il y a presque deux semaines. Je suis arrivé à Garoua et j’ai dû faire une semaine sur place. Je transporte des vivres frais et il arrive que la marchandise soit complètement irrécupérable ».

« Les commerçant qui ne sont pas compréhensifs vous rejette la faute » indique le conducteur.

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Tout comme Augustin, Amanda, jeune commerçante centrafricaine regrette des dépenses imprévues qui ont affecté son chiffre d’affaire.

« J’ai prévu passer un seul jour à Garoua puis rentrer à Bangui mais en raison de la présence des rebelles j’ai dû passer trois à quatre jours et il fallait gérer l’hôtel et la restauration qui n’était pas prévu ».

« Ce n’est pas facile car en plus des dépenses ici, il est difficile de satisfaire les clients qui ont passé des commandes. Je demande au gouvernement de trouver une solution parque nous ne pouvons pas voyager ».

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En cas de persistance du blocage, une forte inflation menacerait la RCA dépourvue de façade maritime et dont plus de 80% du volume des marchandises transitent par le port de Douala avant d’être acheminées par route à Bangui, soit une distance de près de 1500 km.

Les éléments du FDPC d’Abdoulaye Miskine basés au village Zoukombo située à 17 km de la frontière avec le Cameroun, ont pris le contrôle de ce principal corridor depuis le retour de leur leader d’exile.

Ils exigent du régime de Bangui, le respect de l’Accord de paix paraphé à Khartoum fin février. Lequel accord consacre désormais le partage du pouvoir entre tous les mouvements politico-militaires.

Ces bandes armées accusent le pouvoir d’avoir conservé l’essentiel des portefeuilles. Une question sur laquelle le Gouvernement centrafricain ne s’est toujours pas prononcé.

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