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L’Afrique du Sud face aux ‘faux pasteurs’

Afrique du Sud Copyright de l’image Getty Images
Image caption Le président Cyril Ramaphosa appelle à une mobilisation contre les « faux pasteurs »

En Afrique du Sud, un certain nombre de cas très médiatisés mettant en scène des pasteurs disgraciés ont eu lieu ces derniers mois.

Des cas comme celui du pasteur Shepherd Bushiri, accusé de blanchiment d’argent et de fraude, et du pasteur Timothy Omotoso, accusé de viol, ont suscité des réactions de réprobation à travers le pays.

Même le président Cyril Ramaphosa s’est impliqué, affirmant que les Sud-Africains devaient s’unir pour lutter contre les « faux pasteurs ».

Et cet appel à la mobilisation est déjà entendu par ses concitoyens qui mènent déjà des actions sur le terrain.

Solomon Ashams est un pasteur originaire du Nigéria. Il fait partie du mouvement contre les abus dans les églises. Il parcourt les rues de Johannesburg où il tente de sensibiliser sur la question.

« Nous vivons dans un pays où les abus sexuels sont monnaie courante dans la société. Dans les églises, nous avons aussi beaucoup de prophètes, pasteurs, dirigeants, apôtres, qui abusent de leur pouvoir en abusant sexuellement d’une femme ».

« Nous sommes juste ici pour dire aux gens – Écoutez, nous n’avons pas à rester silencieux à ce sujet. Ce n’est pas parce que c’est un pasteur qui abuse de quelqu’un, que vous devriez rester silencieux ».

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Image caption Pasteur Timothy Omotoso, accusé de viol

La BBC a pu rencontrer une femme que nous allons appeler Lubanzi pour préserver son identité réelle. Elle a porté plainte contre le pasteur de son église pour viol.

 »Un jour, il a commencé à me poser des questions sur ma vie sexuelle et mon statut VIH. Puis il m’a fait boire un verre. Il a dit que cela aiderait mon cœur. Cela m’a rendu somnolente ».

« Je me suis réveillé nu dans son lit. J’ai commencé à pleurer et je lui ai demandé ce qui s’était passé. Il m’a dit de me ressaisir. Un peu plus tard, j’ai réalisé que j’étais enceinte ».

« Quand je suis allé lui dire, il m’a encore violée. Il a dit que si je disais cela à quelqu’un on ne va jamais me croire, comme c’est un homme de Dieu ».

Ce genre de témoignage n’est pas des cas isolés. C’est la raison pour laquelle Thoko Mkwanazi Xaluva, la présidente de la commission qui s’occupe des droits des communautés culturelles et religieuses en Afrique du Sud appelle à plus de réglementation des églises.

« Vous pouvez être pédophile sortant de prison et créer une église. Dans ce pays, les médecins ont un conseil de professionnels de la santé, les avocats ont le barreau ».

« Toutes les professions du pays sont réglementées par des pairs, ce que nous disons nous appelons à plus de règlementation au niveau de l’Eglise ».

En attendant des règles réorganisant la création des églises et régissant leur fonctionnement, le président Cyril Ramaphosa appelle à une action urgente contre les pasteurs qui abuse d’une manière ou d’une autre de leurs fidèles.

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