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En Algérie, Bouteflika ne convainc pas les étudiants

Mohamed Arezki Himeur, BBC Afrique, Alger

Le renoncement du président algérien à un 5e mandat ne satisfait pas les étudiants.
Image caption Le renoncement du président algérien à un 5e mandat ne satisfait pas les étudiants.

Des étudiants sont descendus dans la rue, mardi matin, à Alger, pour dénoncer la décision du chef de l’Etat de reporter l’élection présidentielle sine die et de ne pas se présenter au prochain scrutin.

Cette mesure et tant d’autres ont été annoncées par le chef de l’Etat dans une lettre adressée aux Algériens, lundi après-midi.

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M. Bouteflika renonce à un 5ème quinquennat et promet d’organiser une « conférence nationale inclusive et indépendante », en vue de l’élaboration d’un projet de Constitution qui sera soumis aux Algériens par référendum. Une conférence au cours de laquelle la date de l’élection présidentielle sera fixée.

Image caption Les étudiants ne veulent pas d’un prolongement du mandat en cours d’Abdelaziz Bouteflika.

Ahmed, un étudiant âgé de 22 ans, voit dans les promesses du chef de l’Etat la « supercherie » et le « complot ». « Nous sommes descendus dans la rue parce que le gouvernement se paie la tête du peuple. Nous sommes sortis aujourd’hui pour dénoncer son complot. On est contre ce système qui veut rester à la tête du pays », soutient-il.

Zakaria souhaite que Bouteflika et ses collaborateurs cèdent le pouvoir aux jeunes. « Ce qu’on veut, c’est que ce système dégage. Il n’a plus de place ici, en Algérie. Les gouvernants doivent dégager. Ils n’ont plus leur place ici. Ils ont assez volé durant ces 20 dernières années », proteste Zakaria.

Image caption Les étudiants promettent de n’interrompre les manifestations que lorsque les dirigeants actuels quitteront le pouvoir.

Abdelwahab, lui, pense que le pouvoir actuel est en train de « se payer la tête des Algériens ». « Le peuple arrivera à ses fins. C’est un peuple pacifique, qui organise des marches pacifiques. Il réussira… » jure-t-il.

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Malika, une étudiante de l’Université d’Alger-Centre, n’a pas pu retenir ses larmes en voyant ses camardes scander des slogans hostiles au pouvoir. « On est fatigués. On a des diplômes, on a fait des formations et des stages. Mais nous ne travaillons pas. Les jeunes sont abandonnés à eux-mêmes », se plaint Malika.

Les étudiants promettent de n’interrompre les manifestations que lorsque les dirigeants actuels quitteront le pouvoir.

Ecoutez le journaliste et écrivain algérien Akram Belkaïd, pour qui les manifestations contre le régime de M. Bouteflika sont « historiques à plusieurs égards » :

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« Le mouvement de protestation en Algérie est historique à plusieurs égards »
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