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David Malpass : qui est le candidat de Trump à la présidence de la Banque mondiale ?

David Malpass est loin de faire l'unanimité. Copyright de l’image Getty Images
Image caption David Malpass est loin de faire l’unanimité.

S’il n’y a pas de coup de théâtre, David Malpass est bien parti pour devenir président de la Banque mondiale à la mi-avril. Il faut dire qu’un Américain a toujours été à la tête de cette institution financière internationale.

L’homme de 62 ans n’a pas hésité a critiquer la Banque mondiale, ainsi que d’autres institutions comme le Fonds monétaire international (FMI).

Ce proche du président américain est connu pour avoir participé à la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016, en tant que principal conseiller économique.

Auparavant, David Malpass a occupé des postes à responsabilités au sein du Trésor américain, sous les gouvernements républicains de Ronald Reagan et George Bush.

Il a également travaillé pendant quinze ans à la banque Bear Stearns comme économiste en chef, jusqu’à ce que cet établissement bancaire ne fasse presque naufrage lors de la crise des subprimes en 2008.

Mauvaise analyse

Bear Stearns a évité de justesse l’insolvabilité en mars de cette année-là, après l’affolement des fonds spéculatifs face à son exposition aux prêts hypothécaires à haut risque. Elle a été finalement achetée par son rival, JP Morgan, pour une fraction de sa valeur initiale, avec le soutien de la Réserve fédérale américaine.

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Image caption Bear Stearns a évité de justesse l’insolvabilité en mars 2008, après l’affolement des fonds spéculatifs causé par les prêts hypothécaires à haut risque.

David Malpass a quitté le bateau Bear Stearns trois mois plus tard, mais non sans dommages. Personne n’a oublié l’une de ses tribunes parues en août 2007 dans le Wall Street Journal, dans laquelle il appelait les investisseurs à ne pas céder à la panique face à la bulle immobilière.

Quelques mois plus tard, c’est cette même bulle immobilière qui provoque des dégâts considérables dans l’économie mondiale, la fameuse crise des subprimes.

Cela ne l’empêche pas de fonder Encima Global, un groupe de recherche géopolitique et macro-économique, et surtout d’occuper divers postes de direction dans des établissements financiers.

En août 2017, il retourne au Trésor américain en tant que sous-secrétaire aux affaires internationales.

Depuis lors, David Malpass n’a cessé de faire pression sur la Banque mondiale pour qu’elle cesse d’accorder des prêts à la Chine qui, selon lui, est trop riche pour recevoir une telle aide. Il a également encouragé les « prêts sévères » à d’autres pays.

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Image caption Pour devenir président de la Banque mondiale, le candidat américain doit obtenir l’approbation du conseil d’administration de l’institution, qui compte 25 membres.

Leadership américain sur la Banque mondiale

Pour devenir président de la Banque mondiale, le candidat américain doit obtenir l’approbation du conseil d’administration de l’institution, qui compte 25 membres.

Les États-Unis détiennent 16 % des droits de vote au conseil d’administration. Tacitement, la présidence de la Banque mondiale a toujours été confiée à un Américain et celle du FMI à un Européen.

Justin Sandefur, chercheur principal au Center for Global Development, estime que le choix porté sur David Malpass par Donald Trump est une tentative de l’administration américaine de saper une institution mondiale-clé.

Il appelle les autres pays à proposer d’autres candidats. « Ils ont le choix. Il s’agit d’un vote à la majorité simple, les États-Unis n’ont pas de droit de veto dans cette élection, et il y a beaucoup de meilleurs candidats », explique Justin Sandefur.

La clôture du dépôt des candidatures est prévue le 14 mars.

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