Des sympathisants de toute la France se sont mobilisés pour soutenir une femme noire de 60 ans, d’origine camerounaise, victime de racisme à Paris, où elle tient une boulangerie.
Surnommée affectueusement « Madame Pauline », elle reçoit maintenant des dizaines de personnes à la porte de sa boulangerie, dans l’une des banlieues de la capitale française.
Des milliers d’euros lui ont été offerts depuis la publication d’informations sur les menaces et insultes racistes qu’elle reçoit.
La Ligue de défense noire africaine, en France, a mis en lumière son histoire et les intimidations auxquelles elle était confrontée.
« Madame Pauline » a installé sa boulangerie dans la banlieue de Levallois, au nord-ouest de Paris, depuis 14 ans. Elle se plaint de recevoir des insultes au quotidien alors qu’elle tente de servir ses clients.
On la traite de singe et on l’humilie en disant : « Même les singes possèdent des boutiques maintenant ?! ».
Un jour, une femme lui a dit : « Comment cette femme peut-elle être boulangère ? Qu’est devenue la France ? ». « Madame Pauline » dit s’être sentie tellement humiliée par cette remarque qu’elle n’a pas su quoi lui répondre.
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Depuis des mois, des personnes se tenaient devant sa boulangerie pour l’empêcher de vendre ses produits.
La communauté noire de France s’est mobilisée pour la soutenir. Une cagnotte Leetchi a déjà atteint 10.000 euros. Des personnes possédant des sociétés de sécurité ont gracieusement mis à sa disposition des agents qui se relaient pour assurer sa protection.
« Face à cet élan de solidarité, je découvre que les noirs, comme les autres minorités, savent se soutenir et ils devraient l’être car ils sont stigmatisés partout », explique Madame Pauline.
Des gens viennent parfois de loin, Lille, à plus de 200 kilomètres, dans le nord de la France, ou du sud de la France, à plus de 700 kilomètres, pour la soutenir.
Avec l’argent récolté pour elle, Madame Pauline prévoit de faire des travaux d’amélioration dans sa boutique et de payer ses dettes, notamment ses arriérés de paiement, concernant le loyer. Des dettes contractées parce qu’on l’empêchait de vaquer à ses occupations.
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