20.000 réfugiés nigérians ont été sommés de quitter le Cameroun.
Des agences humanitaires s’alarment du « retour forcé » du Cameroun de milliers de réfugiés nigérians qui ont fui les combats entre l’armée et Boko Haram au Cameroun.
« Les autorités camerounaises et nigérianes leur ont dit de partir », rapporte Stephanie Remion, coordinatrice d’urgence pour MSF.
Ce retour forcé est contre les lois internationales d’accueil des réfugiés, rappelle de son côté Médecins sans Frontières (MSF).
Les autorités camerounaises ont ordonné le retour d’environ 20.000 réfugiés nigérians, à Rann, dans l’extrême nord-est du Nigeria, cible répétée des insurgés de Boko Haram.
Il s’agit d’une zone à laquelle le personnel humanitaire n’a plus accès depuis le mois de décembre. Dans un rapport de l’ONU, ont peu lire que « ces personnes ont un besoin cruel d’assistance humanitaire, notamment d’abris, de nourriture ou d’eau potable ».
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L’ONG Action contre la Faim (ACF) estime de son côté que « au moins 10.000 personnes seraient retournées dans l’État de Borno », Etat au cœur de l’insurrection, « parmi les 40.000 femmes, enfants et hommes Nigérians ayant fui la ville de Rann à la suite des attaques meurtrières de décembre 2018 et de janvier 2019 ».
ACF souligne que « les conditions ne sont aujourd’hui pas réunies pour permettre le retour en toute sécurité des réfugiés dans la ville de Rann ».
De son côté Amnesty International affirme qu’au moins 60 civils, qui étaient rentrés à Rann après les attaques de janvier, ont été tués par les jihadistes.
« Nous sommes extrêmement inquiets de ce qu’il leur arrivera à Rann, où la situation sécuritaire est très dangereuse », souligne e MSF, qui fait remarquer également un cas de rougeole, qui pourrait se révéler un « désastre » s’il se transforme en épidémie.
La ville, où s’étaient déjà réfugiées ces dizaines de milliers de villageois fuyant les combats, a été attaquée par Boko Haram entre la fin décembre et la mi-janvier. Pris de panique, les soldats camerounais et nigérians en poste autour de la ville se sont enfuis.