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Noureddine Maamria, ex-joueur tunisien, entraîneur en Angleterre

Par Ahmed Rouaba, BBC Afrique

Noureddine Maamria a joué 278 matchs pour Stevenage FC avant de seconder Graham Westley, ancien entraîneur du club. Copyright de l’image Rex Features
Image caption Noureddine Maamria a joué 278 matchs pour Stevenage FC avant de seconder Graham Westley, ancien entraîneur du club.

Noureddine Maamria est l’un des rares joueurs africains qui décrochent un poste d’entraîneur dans les clubs européens, après leur retraite en Europe.

Cela leur permettent de continuer à vivre leur passion du football dans les stades européens.

Noureddine Maamria, « Dino » pour les fans, devient le premier Maghrébin à prendre les destinées d’une équipe de football en Angleterre, où il a passé une bonne partie de sa carrière de footballeur.

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Depuis mars 2018, Maamria est aux commandes de son ancien club de Ligue 2, Stevenage FC, qui occupe une place honorable au milieu du tableau de son championnat et enchaîne les bons résultats.

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Image caption Dino Maamria (à droite) était déjà entraîneur, en 2011, lorsque Stevenage montait en Premier League.

Amoureux du foot dès l’enfance

Natif de Gafsa, dans le sud de la Tunisie, le jeune Noureddine a été emporté par la ferveur du football dès son enfance. Il avait tout juste sept ans quand son pays d’origine, la Tunisie, battait le Mexique lors de la Coupe du monde 1978.

Les dribles de Tarek Diab et les parades du légendaire gardien de but Saci Atouga lui avaient donné des idées. Maamria se décide et le dit haut et fort : il veut devenir footballeur.

Un rêve fou pour un enfant du sud tunisien où les équipes de football étaient très rares et les infrastructures inexistantes.

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Maamria a dû affronter une montagne de difficultés et d’entraves pour se faire une place dans le football de son pays. Issu d’une famille pauvre et nombreuse, il n’avait pas toutes les chances d’intégrer un club et de poursuivre son rêve d’enfance.

Il raconte avec fierté qu’il vivait toujours avec sa famille sous une tente jusqu’à l’âge de quatre ans.

C’est par pur hasard qu’un recruteur de l’équipe d’El Marsa le repère lors d’un match de rue. Le club de banlieue de la capitale tunisienne, Tunis, manifeste le désir de l’enrôler. Mais il ne rejoindra l’équipe que quatre ans plus tard.

Copyright de l’image Empics

Image caption Maamris est réputé pour sa capacité physique et sa rigueur dans le jeu.

Son père exige qu’il obtienne le baccalauréat avant d’être autorisé à jouer au football. Le robuste attaquant venu du sud du pays fait tout de suite ses preuves. Il marque neuf buts en 28 matchs et gagne la Coupe de Tunisie avec El Marsa en 1994.

Maamria se fait remarquer en championnat par sa force et son assiduité. Il joue pour les petites sélections nationales tunisiennes.

Des supporters anglais agissant en recruteurs pour le club de Burnley lui recommandent de faire des essais dans leur club. Il s’engage avec l’équipe, sans jamais jouer pour Burnley à cause d’une blessure à la jambe qui l’écarte des terrains pendant 18 mois.

Image caption Maamria avait été nommé entraîneur de Southport en 2013.

Il opte pour Doncaster et s’initie au jeu anglais, très diffèrent du style pratiqué dans son pays. Maamria s’adapte tout de suite grâce à sa capacité physique et sa rigueur dans le jeu, ce qui lui vaut l’amour des supporters qui le surnomment Dino.

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Le Tunisien joue 278 matchs et marque 85 buts avant de tirer sa révérence, après avoir pris ses dispositions pour la retraite en passant ses diplômes d’entraîneur. Une fonction qu’il assure avec la même passion de joueur, une satisfaction pour Dino, l’entraîneur qui retrouve son ancien club et les supporters qui le chérissent toujours, caressant avec lui l’espoir de porter Stevenage de plus en plus haut.

Maamria ouvre ainsi la voie à d’autres techniciens maghrébins et africains désireux de tenter leurs chances dans le football anglais, de réussir leur rêve d’entraineur après celui de joueur et de transmettre leur savoir-faire et leurs connaissances aux jeunes.

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