L’athlète sud-africaine est face au Tribunal arbitral du sport pour contester des règles l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF).
L’organisation a décidé d’introduire des dispositions visant à faire baisser le taux de testostérone de certaines coureuses avant les compétitions.
Elles obligeraient donc les femmes souffrant d’hyper-androgynie (un taux élevé d’hormones mâles) à prendre des médicaments dans un délai bien précis avant chaque compétition.
Caster Semenya, qui a l’annonce de cette décision s’est sentie visée par ses dispositions n’a fait aucun commentaire lorsqu’elle est arrivée à la cour de Lausanne lundi pour l’audience qui doit durer pratiquement une semaine.
Sebastian Coe, président de l’instance dirigeante de l’athlétisme mondial, a pour sa part déclaré que les nouvelles règles proposées rendraient l’athlétisme plus équitable.
« La valeur fondamentale de l’IAAF est la promotion des jeunes filles et femmes en athlétisme et c’est ce que nous sommes ici pour défendre », a assuré M. Coe accompagné par deux avocats.
« Les règlements que nous introduisons sont là pour protéger le caractère sacré d’une concurrence loyale et ouverte », a-t-il ajouté.
A lire aussi
Caster Semenya confirme bien être une femme
Doute sur la saison 2019 de Caster Semenya
Athlétisme: Semenya en colère contre une nouvelle loi
Les avocats de Mlle Semenya soutiennent que les nouvelles règles de l’IAAF sont discriminatoires.
« Aujourd’hui, il y aura des déclarations liminaires puis des experts et des témoins, dont mademoiselle Semenya. Mais toute la semaine sera importante. Les preuves seront évaluées à la fin du processus cette semaine », a expliqué Norman Arendse, avocat en chef de la Fédération sud-africaine d’athlétisme, qui s’est dit plutôt « optimiste » pour l’athlète.
L’Afrique du sud s’est toujours rangée du côté de sa championne estimant que l’IAAF impose des règles qui sont de nature à lui porter préjudice.
Après les audiences qui vont s’étendre sur près cinq jours, le Tribunal arbitral du sport (TAS) espère rendre son verdict final avant fin mars avance Matthieu Reeb, le secrétaire général du TAS.
Le cas Caster Semenya n’est pas un cas isolé. Pour mémoire, le TAS a également dû se prononcer sur l’affaire de Dutee Chand une sprinteuse indienne.
Cette dernière a été privée de compétition en 2015 en raison d’un taux de testostérone trop élevé. L’arbitrage s’est achevé l’année dernière « suite à la décision de la Fédération internationale d’athlétisme de changer son règlement » a expliqué M. Reeb.