Séparées des hommes, de nombreuses femmes voilées étaient assises dans les tribunes, selon Alou Diawara, notre correspondant à Bamako.
Cette rencontre s’est tenue à l’appel de deux des plus influents dirigeants religieux musulmans critiques du gouvernement.
« C’est un meeting d’interpellation du gouvernement et un meeting de prière pour mon pays », a déclaré à l’Agence France Presse peu avant le début du rassemblement le président du Haut conseil islamique du Mali, l’imam Mahmoud Dicko, co-parrain de la manifestation avec le chérif de Nioro.
Figure influente depuis une dizaine d’années, impliqué dans des efforts de médiation pour résoudre la crise née lorsque le nord du pays était tombé aux mains des jihadistes en 2012, l’imam Dicko est revenu sur le devant de la scène en décembre 2018.
Il avait alors pris la tête de la mobilisation contre un projet de manuel scolaire d’éducation sexuelle, conçu avec l’appui financier des Pays-Bas, prônant une approche tolérante de la question de l’homosexualité, taboue au Mali.
Pour son meeting de dimanche, l’imam Dicko s’est offert le luxe de refuser l’aide financière de 50 millions de francs CFA proposée par le gouvernement, qui aurait selon lui « vidé de sa substance » le rassemblement, ses proches dénonçant une « tentative de récupération ».