Guillaume Soro a renoncé à son poste de président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire ce vendredi 8 février lors d’une session extraordinaire qu’il a convoquée.
« Refuser de démissionner conduirait à une crise institutionnelle. On ne peut risquer de mettre en péril la paix fragile (…) pour conserver un poste », a-t-il ajouté avant d’être ovationné par une grande partie des députés.
Pour l’instant, aucune information n’a filtré sur sa succession. Selon le règlement de l’assemblée nationale, le doyen des vice-présidents pourrait lui succéder par intérim.
Le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara avait déjà annoncé cette démission fin janvier. Les relations politiques entre le président de l’Assemblée nationale et le président ivoirien se sont beaucoup détériorées ces dernières années.
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Ces derniers temps, Guillaume Soro a été appelé de nombreuses fois à clarifier sa position vis-à-vis du parti présidentiel le RDR (Rassemblement des républicains) et encore plus vis-à-vis de la coalition élargie le RHDP (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix), dont le congrès constitutif a eu lieu le 26 janvier.
Le président du comité d’organisation du congrès, Adama Bictogo, avait appelé les présidents d’institutions qui n’étaient pas du RHDP à « libérer les tabourets ».
Guillaume Soro n’avait pas pris part au Congrès. Alassane Ouattara avait alors indiqué que le président de l’Assemblée nationale démissionnera en février.
Jusqu’ici, ce dernier n’a pas parlé clairement de sa position actuelle vis à vis du camps présidentiel.
Il semble que Guillaume Soro ait des ambitions présidentielles pour 2020 qui cadrent mal avec le fonctionnement du RDR, et désormais du RHDP.
Président l’Assemblée nationale depuis 2013, Guillaume Soro a été premier ministre sous Alassane Ouattara en 2011 et sous Laurent Gbagbo de 2002 à 2011.
De 2002 à 2011, il a été le chef de la rébellion qui a contrôlé la moitié nord de la Côte d’Ivoire, pendant la présidence de Laurent Gbagbo. Cette rébellion avait soutenu militairement Alassane Ouattara contre Laurent Gbagbo lors de la crise post-électorale meurtrière de 2010-11, où les deux hommes revendiquaient la victoire à l’élection présidentielle.