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Bédié-Ouattara : la guerre a-t-elle repris ?

Côte d'Ivoire Copyright de l’image Getty Images
Image caption Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié de nouveau opposés au plan politique

Avant les élections présidentielles de 2020 en Côte d’Ivoire, la tension monte entre le président ivoirien et son ancien allié.

Le premier tenait une rencontre à Daoukro (235 km d’Abidjan) et le second se faisait élire à la tête du nouveau parti unifié à Abidjan, la capitale économique ivoirienne.

Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié même séparés par plusieurs kilomètres, n’ont pas manqué de s’envoyer des piques à l’occasion des rassemblements politiques qu’ils organisaient.

A Abidjan ce 26 janvier, Alassane Ouattara présidait le lancement officiel du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix RHDP).

M. Ouattara, sans jamais nommer M. Bédié, a fait allusion aux années difficiles que les cadres du RDR (Rassemblement des Républicains) ont vécues sous la présidence de son rival en 1993.

Il a évoqué les arrestations, les détentions et les humiliations.

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« A un moment donné, tous les membres de la Direction du RDR étaient en prison. Ils étaient des prisonniers politiques et des prisonniers d’opinion. Cette situation ne doit plus jamais se reproduire en Côte d’Ivoire » a-t-il souligné.

Se ventant d’un taux de croissance semblable à celui de la Côte d’Ivoire lors du miracle ivoirien des années 80, Alassane Ouattara se présente en héritier d’Houphouët Boigny (premier président de la Côte d’Ivoire), capable de garantir la prospérité au pays.

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Image caption Le RHDP tenait son premier congrès samedi 26 janvier

La réponse de M. Bédié ne s’est pas fait attendre alors qu’il rencontrait la jeunesse de son parti le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) à Daoukro.

Dans son discours il a clairement indiqué que si prospérité il y a, elle ne concerne que le clan politique d’Alassane Ouattara.

Il a qualifié le RHDP de « rassemblement de détourneurs de deniers publics » qui n’apporteront rien à la Côte d’Ivoire.

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« Une aventure sans lendemain avec les tenants du parti unifié RHDP » rassemblé dans un « folklore qui frise l’assemblée des militants manipulés et enrôlés de force pour servir le rassemblement des détourneurs de deniers publics » a lancé M. Bédié.

Il a aussi indiqué sous un ton ironique que les moyens de cette mobilisation sont « de l’huile, des chiffons, du riz et du pain » sans lesquels le RHDP « ne pourrait faire du nombre ».

« Aujourd’hui, en ce moment », l’esprit d’Houphouët Boigny « est avec nous ici à Daoukro et nulle part ailleurs, et surtout pas avec les fils adultérins de Félix Houphouët-Boigny » a martelé l’ancien président ivoirien.

De l’entente cordiale et à la mésentente

Quand ils se boudent ou se querellent, c’est toute la Côte d’Ivoire qui retient son souffle et l’inquiétude s’installe, surtout à un plus d’un an des prochaines élections présidentielles.

Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ne cachent plus leur discorde après une entente cordiale qui aura duré près de huit ans.

Les deux hommes avaient été en froid depuis la mort de président Félix Houphouët Boigny, s’étaient rapprochés lors des nombreux pourparlers de paix durant la crise de 2002 et ont fini par devenir alliés lors des élections de 2010.

Henri Konan Bédié, président du PDCI, va demander à ses partisans de voter pour Alassane Ouattara candidat du RDR au second tour de la présidentielle en 2011.

Ils partageront l’infortune de l’hôtel du Golf durant la crise post-électorale et feront route jusqu’au refus du PDCI de fusionner avec d’autres partis pour créer une nouvelle formation politique.

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Image caption Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié divisés sur la question du parti unifié

L’objet de leur discorde : le projet de parti unifié RHDP sous fond d’un flou autour d’une probable candidature du PDCI en 2020 mais avec le soutien du RHDP.

Les militants du PDCI sont convaincus que la logique du deal politique entre MM Bédié et Ouattara consistait en une alternance politique pour 2020 avec un candidat du PDCI.

Au RDR on reconnait l’appelle à l’alternance, mais rares sont ceux qui s’aventurent à dire si oui ou non M. Ouattara a bien promis un soutien à un candidat issu du PDCI.

Henri Konan Bédié a claqué la porte du RHDP et positionne sa base de Daoukro comme l’antre d’une nouvelle force d’opposition.

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Il y reçoit tous les partis et hommes politiques qui veulent une alternance au régime Ouattara en 2020.

Pascal Affi N’guessan président d’une branche du FPI ou encore Guillaume Soro le président de l’Assemblée nationale ont affiché leur volonté d’adhérer à cette aventure politique.

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A Daoukro, Bédié déplore les intimidations

Au-delà, M. Bédié a indiqué avoir engagé des pourparlers avec l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo dont la possibilité d’une libération risque de modifier considérablement la configuration politique ivoirienne.

Depuis le divorce entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, les tensions se multiplient entre les deux hommes.

Le PDCI dénonce un chantage organisé contre ses cadres, des emprisonnements et des intimidations.

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Les dernières élections locales marquées par des violences, des blessés et des morts sont venues confirmer le faussé entre les deux alliés d’hier.

Une guéguerre politique à coup de piques interposés dans des discours et la presse qui n’est pas de nature à rassurer les ivoiriens.

Le contentieux politique et juridique de la crise post-électorale qui a fait 3000 et 500.000 déplacés n’a pas encore été apuré que voici de nouvelles tensions qui s’installent.

De quoi susciter une question : faut-il s’inquiéter pour la Côte d’Ivoire en 2020 ?

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« Le divorce entre le PDCI et le RDR était prévisible et cela arrange le peuple ivoirien « 
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