Le gouvernement soudanais est mis en difficulté par un mouvement de protestation mené depuis le 19 décembre dans le but de « reproduire » au Soudan le « Printemps arabe », selon Omar el-Béchir.
En visite dimanche en Egypte, il a accusé les médias de donner aux manifestations populaires plus d’ampleur qu’elles en ont.
« On ne peut pas nier qu’il y a un problème, mais il n’a pas l’ampleur et les dimensions qu’en donnent les médias », a-t-il déclaré devant la presse et aux côtés du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.
En 2011, de nombreux pays arabes avaient été secoués par des mouvements de protestation, qui ont notamment provoqué la chute des présidents Zine el Abidine Ben Ali en Tunisie, Hosni Moubarak en Egypte et Mouammar Kadhafi en Libye.
Lire aussi :
Soudan-Egypte : vers une réconciliation
Dans d’autres pays, comme la Syrie, le Yémen et la Libye, ces mouvements ont engendré des guerres toujours en cours.
Le peuple soudanais est « conscient » des « conséquences négatives » des révolutions arabe de 2011, a dit M. Béchir, qui dirige le Soudan depuis un coup d’Etat en 1989.
« Nous apprécions beaucoup la position de l’Egypte sur cette crise », a-t-il ajouté.
« Nous avons abordé un certain nombre de sujets, notamment la promotion de la coopération bilatérale, en particulier dans le domaine économique », a dit, pour sa part, le président égyptien.
Après une détérioration de leurs relations en 2017, l’Egypte et le Soudan sont en train de surmonter leurs différends.
Le Soudan a notamment levé en octobre l’interdiction d’importer des produits d’Egypte, imposée pendant 17 mois.
Lire aussi :
El Béchir dénonce l’embargo « injuste » contre le Soudan
El Béchir libère les prisonniers politiques
Miné par une crise économique et des pénuries, le Soudan est secoué par des manifestations quasi quotidiennes déclenchées le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.
Selon un bilan officiel, 30 personnes ont trouvé la mort lors de ces manifestations. Mais des ONG parlent de leur côté de 40 morts au moins.
De nouveaux rassemblements ont eu lieu dimanche dans plusieurs quartiers de Khartoum et d’Omdourman, la ville voisine, pour appeler au départ de M. Béchir, âgé de 75 ans.