Le paludisme est un problème de santé majeur au Burundi, et Ginette Karirekinyana, via son entreprise « Karire Products », propose l’artemisia comme remède naturel. Malgré les efforts du gouvernement, le paludisme demeure la première cause de morbidité et de mortalité dans le pays. Un vaccin est attendu prochainement, ce qui suscite l’espoir d’améliorer la situation, notamment pour les enfants.
Le paludisme constitue un problème de santé publique majeur au Burundi, figurant parmi les principales priorités sanitaires du pays. C’est la première cause de morbidité et de mortalité. Parmi les remèdes naturels, l’artemisia est mise en avant.
« On peut consommer la tisane d’artemisia à des fins préventives et curatives », souligne Ginette Karirekinyana, la patronne de l’entreprise Karire Products, qui initie ce produit pour éradiquer le paludisme.
S’appuyant sur son slogan « Bye Bye Malaria », Ginette Karirekinyana propose des tisanes à base d’artemisia à prix réduit, en recommandant de boire un litre de tisane, soit trois grandes tasses de 300 ml, ce qui équivaut à une bouteille de Fanta. Cette tisane peut être consommée comme un thé, une boisson chaude ou un complément alimentaire, tant pour les adultes que pour les enfants.
Pour soutenir le gouvernement du Burundi dans la lutte contre cette maladie, Ginette Karirekinyana, une Burundaise, a élaboré des projets concrets de développement durable, dont la lutte contre le paludisme à l’aide de plantes locales, en particulier l’artemisia.
L’engagement de Karirekinyana dans la communauté et sa stratégie de lutte contre le paludisme
En 2010, Mme Karirekinyana a créé l’Agence Consultative en Éthique de la Coopération Internationale (ACECI), qui se consacre à la conception de projets de développement durable en Afrique, dans un cadre de coopération Nord-Sud.
Quatre ans plus tard, elle a lancé la marque « Karire Products », offrant une gamme de produits à base de plantes naturelles, tels que des bougies à la cataire, des huiles essentielles et diverses tisanes (à l’ortie, à la menthe sauvage, à l’artemisia et à la cataire). Sa mission est, selon cette chercheuse de l’Université de Québec au Canada, d’éradiquer le paludisme à l’échelle nationale. « Il est essentiel d’éviter les piqûres de moustiques en utilisant nos solutions naturelles, accessibles à tous. Cela permettra de rompre la chaîne de transmission », souligne-t-elle.
L’artemisia, plante pouvant être récoltée plusieurs fois par an, est utilisée pour préparer des tisanes. Elle est considérée comme un remède efficace contre le paludisme en raison de ses propriétés médicinales.
Les efforts pour éradiquer le paludisme
Malgré les initiatives du gouvernement et de ses partenaires, le paludisme demeure une préoccupation majeure en matière de santé publique. Selon un article de l’UNICEF-Burundi, basé sur les données du Système National d’Information Sanitaire (SNIS), le paludisme était en 2021 la principale cause de morbidité et de mortalité, avec une incidence de 537,6 pour 1 000 habitants. Il représentait 44,1 % des consultations médicales et 59,4 % des décès à l’hôpital cette année-là.
Actuellement, le Burundi fait partie des 12 pays africains qui bénéficieront d’un nouveau vaccin contre le paludisme dans les deux prochaines années. L’intégration de ce vaccin dans les programmes de vaccination de routine pourrait renforcer les interventions contre cette maladie, notamment chez les enfants de moins de cinq ans.
En 2021, 6 286 888 cas de paludisme ont été signalés, dont 2 489 178 (soit 40 %) concernaient des enfants de moins de cinq ans. De plus, plus de la moitié des districts sanitaires avaient dépassé le seuil épidémique, selon l’UNICEF-Burundi.
Freddy Bin Sengi