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Diamond sur la scène de la Primusic : Une grande fête mais pas pour tout le monde !

Il était attendu depuis plusieurs jours et il était là. La star tanzanienne Diamond Platnumz s’est produite à Bujumbura lors de la finale de la Primusic ce dimanche. Un grand événement qui a réuni le public de la capitale qui était là en masse. Et si la fête était à son top, cela n’a pas été le cas pour tous. Certains en garderons un souvenir des moins reluisant. Revenons sur les faits.

Il est un peu plus de 20h lorsque Diamond fait son entrée sur scène. Comme si le simple fait de le voir sur scène ne suffisait pas pour chauffer la foule, il a fallu qu’il fasse son entrée sur le morceau “Kanyaga”. De quoi susciter la fureur d’un public déjà bouillant. Placé à une dizaine de mètres de la scène, le public ne veut qu’une chose, s’approcher et le voir de plus près. À ce moment la sécurité, épaulé par des agents de police, a du mal à contenir le public. C’est à coup de gourdin qu’ils tentent de les repousser.

Devant ce spectacle, Diamond à la sécurité de laisser son public venir à lui. Et c’est tout de suite la débandade. Des centaines de personnes se ruent vers la scène emportant sur leur chemin tout ce qui leur barre le passage. Le spectacle est invraisemblable. Un capharnaüm insoutenable.

Et tant pis pour les VIPs qui avaient espérés voir le spectacle bien au calme.

Oublier les 50.000 payés, place à la foule et à sa fougue. Dans cette débâcle, le public fait des dégâts matériels. Notamment les lumières placées au-devant de la scène et tout le câblage qui va avec. Pendant plus de 20 minutes, le spectacle est suspendu. Plus de lumière ni de son. Les techniciens tentent d’en venir au bout avec beaucoup de difficultés. Tellement le public est difficile à retenir.

Encore que ce n’est pas le comble dans cette soirée. Alors que la technique perd le nord, dans le public les choses s’empirent. Des blessés et des personnes évanouis en grand nombre. La Croix-Rouge est débordée. Dans le public, des enfants bloqués au milieu d’une multitude d’adultes en furie, ne distinguant plus le bon du mauvais. Des vols et abus en tout genre s’observent . Un collègue de la radio culture, Majesté Barenga finira aux urgences. La situation est telle que l’on parlerait même de 2 morts. Une information qui reste encore à vérifier. Toujours est-il que l’entrée de Diamond sur scène aura créé un désordre sans précédent dans l’histoire de la musique au Burundi.

A qui la faute ?

A qui faudrait-il imputer la responsabilité de cette triste situation ? De l’avis des organisateurs, Diamond aurait mal agi en appelant le public. En d’autres termes, il est responsable de cette situation. Cependant, certaines personnes dans le public pointent du doigt les organisateurs qui, selon eux, n’ont pas réussi à mettre en place un système pouvant assurer la sécurité du public et assurer un beau spectacle.

La configuration qui veut qu’il y ait un groupe de VIP sirotant tranquillement leur bière parce qu’ils ont payé leur place assez cher alors qu’il y a une masse humaine derrière qui peine à voir, à sentir et à toucher la star de leurs rêves, a maintes fois montré ses limites. Lors de la dernière édition de la Primusic en 2014, le chanteur ougandais José Chameleone qui avait lui aussi appelé son public à venir auprès de lui n’avait pas non plus pu finir son show, tellement le chaos qui s’en est suivi a tout chamboulé.
Il serait peut-être temps de repenser aux paramètres de sécurité.
Sur l’on ajoute que sur les 5000FBu payés, l’on avait 4000FBu de consommation en boissons de la Brarudi, c’est-à-dire principalement de la bière, voyez-vous-même : le cocktail alcool+ adrénaline, que fallait-il en attendre de bon ?

Des scènes comme celle de ce dimanche 28 juillet devrait servir de leçon et tirer la sonnette d’alarme pour les organisateurs d’événements.

Moise Mazyambo 

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