Dr.Siméon Barumwete lors de son exposé sur les défis du climat des affaires au Burundi dans une conférence dédiée à la présentation du rapport d’étude sur les barrières de la libre entreprise au Burundi,tenu en date du 22 juillet 2019. ©Akeza.net
Le Think Tank régional Centre for Development and Enterprises(CDE) Great Lakes a pour mission de réduire les obstacles à la prospérité et aux opportunités grâce aux principes de société libre et de marché libre au Burundi. Pour ce, il a été organisé le lundi 22 juillet une conférence dédiée à la présentation du rapport d’étude sur les barrières de la libre entreprise au Burundi. Ces recherches ont été menées dans le cadre de la campagne « Birashoboka » (lancée depuis 2018) qui vise à la réduction des exigences en matière du processus de création d’une entreprise au Burundi. Il s’agit d’un atelier de restitution et de partage qui a été organisé à l’endroit du corps médiatique burundais.
Classé à la 168ème place sur le rapport Doing Businees 2019 de la Banque Mondiale, le Burundi serait un mauvais élève sur le plan des affaires. Ce, en dépit, de la mise en place des différentes institutions facilitant la création des entreprises comme l’Agence pour la Promotion de l’Investissement au Burundi (API, créée en 2010) ou encore le Bureau Burundais de Normalisation et contrôle de la qualité (BBN). Freinés par la lourdeur des règlementations en la matière, certains jeunes entrepreneurs préfèrent embrasser l’informel comme refuge. Ce qui cause au gouvernement la perte d’un nombre conséquent de revenus fiscaux.
Prenant la parole, Aimable Manirakiza, Directeur exécutif de CDE, a fait une brève présentation sur la campagne Birashoboka tout en mettant l’accent sur la réduction de la pauvreté au Burundi. M.Aimable a indiqué que l’objectif de cette campagne est la réduction des barrières pour créer et gérer une entreprise au Burundi afin d’offrir un environnement favorable aux affaires. Pour lui, il faudrait apporter des mesures incitatives afin de quitter l’informel vers le formel. Par ricochet, donner la chance d’entreprendre.
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Directeur exécutif de CDE,Aimable Manirakiza.©Akeza.net
Quid de l’étude?
Mené par 2 chercheurs dont Dr.Siméon Barumwete et Bruce-Vaillant Ntangibingura sur une période de 7 mois (depuis le début de cette année), le rapport sur les barrières de la libre entreprise au Burundi relève les défis et propose des pistes de solutions. Les 2 chercheurs ont montré les défis auxquels font face les entrepreneurs depuis le processus jusqu’à la création de leur start-up.
Dr.Siméon Barumwete,Casey Pifer,Bruce-Vaillant Ntangibingura et Aimable Manirakiza(De G à D) lors d’un échange avec les journalistes.©Akeza.net
Le premier intervenant, Bruce-Vaillant a exposé sur les contraintes à la création d’une entreprise au Burundi. Son intervention était centrée sur les difficultés des entrepreneurs et la proposition des pistes de solution aux décideurs. Il a relevé les contraintes au niveau personnel, par rapport à l’entourage (démotivation familiale), sur le plan économique, (contexte économique défavorable) et sur le plan de création des entreprises (règlementations lourdes, infrastructures inadéquates…).
Il a terminé son exposé en émettant des recommandations à l’API et le BBN. Entre autres, l’écoute des entrepreneurs, la réduction des coûts de création des entreprises (de 40000FBu à 20000FBu) et de certification ainsi que la rapidité des structures administratives.
Dr.Siméon Barumwete, éminent professeur de science politique à l’Université du Burundi, lui, de son côté, s’est focalisé sur les défis du climat des affaires au Burundi. Se servant tout au long de son étude d’une méthodologie consistant en une analyse documentaire et entretiens individuels, Dr. Siméon a parlé des défis liés à une forte centralisation de l’API, à l’obtention du permis de construire, au déficit énergétique avec un taux de 6% (dans tout le pays), transfert de propriété, l’accès au crédit, protection des investisseurs, commerce transfrontalier et à l’exécution des contrats. En ajout aux différentes recommandations, Dr, Siméon propose la bonne gouvernance et l’accès au crédit pour un bon climat des affaires.
Lors de cette conférence, on a eu aussi l’occasion d’écouter, Casey Pifer,Director of institute relations chez Atlas Network basé aux USA (une organisation à but non lucratif reliant un réseau mondial de plus de 475 organisations de libre marché), une des organisations travaillant avec CDE. Elle a parlé de l’importance de la liberté économique dont 40% des pays africains manquent. Selon elle, cette liberté permet aux entrepreneurs de jouir de leurs droits. Ce qui diminue l’interventionnisme de l’Etat dans l’économie.
La conférence a pris fin sur un échange avec les journalistes(considérés comme des éléments jouant un rôle dans le développement du pays) sur les résultats de l’étude. D’une manière générale, les intervenants ont convergé sur la nécessite de réduction des barrières liées à la libre entreprise. « Birashoboka », martèlent-ils.
Fleurette HABONIMANA