Photo d’illustration©DR
C’est un phénomène qui ne cesse de prendre de plus en plus de l’ampleur. La sorcellerie ou la magie noire est devenue une pratique plus prisée dans notre société. Le ballon rond n’est pas épargné par cette triste réalité en dépit de la performance des joueurs. Plusieurs équipes en font allégeance pour une raison : La victoire, disent-elles. Comment procèdent-elles ? Pour quelle finalité? Témoignage.
Dans notre société, la sorcellerie serait pratiquée dans le but de faire du mal à une personne ou l’empêcher de gravir des échelons. Autrement dit, il est dit que ce phénomène relèverait de la convoitise et de la jalousie, selon les victimes.
Le football comme tant d’autres disciplines sportives est connu pour être un jeu dont le bon niveau ou encore le succès est le résultat de plusieurs paramètres. A cela, on souligne un travail acharné soit des entraînements intensifs. L’une des conditions sine qua none que les équipes ne peuvent pas se passer.
Au Burundi ?
Le recours au surnaturel dans le football burundais ne date pas d’aujourd’hui. C’est une pratique qui s’inscrit dans le temps. Même les différentes icônes du football burundais n’ont pas été à l’abri de cette pratique.
A leur époque, c’était plus accentué comme le raconte cet ancien joueur (qui préfère garder l’anonymat). « De notre temps, c’était une obligation, ne pas le faire était synonyme de manque respect et tu pouvais même rater le match. Je me rappelle un jour à la veille d’un match crucial, on nous a conduit (toute l’équipe) se baignait dans la rivière tard dans la nuit. Il faisait très froid mais on n’avait pas le choix, c’était un ordre, on devait suivre ce rituel. Mais le lendemain nous avons été battus et c’est là que j’ai commencé à douter de cette pratique », confie-t-il.
Aujourd’hui devenu coach de l’un des clubs de Bujumbura, cette pratique est toujours de mise. « Nous le faisons aussi au sein de l’équipe. Mais on paie toujours attention pour ne pas être repéré. Souvent les gardiens, ils entrent avec soit de la poudre qu’ils vont pulvériser tout autour des poteaux. Ceci en vue de conjurer les mauvais sorts et à plus forte raison de ne pas encaisser des buts. Mais tout cela ne sert à rien, », indique cet entraineur, en esquissant d’un petit sourire.
« Il y a même un budget alloué pour ça… »
Cet entraineur fait savoir que cette pratique est inclue dans le budget des équipes à l’interne mais c’est top secret. Il confie que beaucoup d’équipes ont des marabouts qui sont payés pour les consultances. « Si tu le consultes, le prix n’est pas moins de 400000F. Ils gagnent plus que même les joueurs. Sans oublier qu’on paie même lui payer le ticket si l’équipe doit jouer à l’extérieur du pays. Mais tout cela est vain, dit-il c’est juste pour travailler la psychologie des joueurs. Ces derniers se protègent aussi ».
Attention c’est interdit !
Au niveau de la FIFA, la sorcellerie est supposée être une forme de dopage. Cette institution insiste sur la portée chimique des contenus et non sur leurs propriétés spirituelles. Au Burundi, cette pratique est interdite. Le coupable dans le cas d’un joueur est puni d’un carton jaune et d’une amende allant de 100.000F milles à 200.000FBu, fait savoir le président de la commission des compétitions à la FFB, Youssouf Mossi. Selon lui, « c’est une pratique à bannir complétement ».
Vous noterez que les athlètes en font usage afin d’améliorer leurs performances mais cela n’est pas toujours évident. Même si certaines équipes veulent en faire un secret de polichinelle, c’est réel. Cette pratique est de plus en plus prisée et nuit de temps en temps à la carrière de certains joueurs. Au vu de l’ampleur, le recours à la sorcellerie dans le football burundais ne compte pas prendre fin à la va vite…Une discipline s’imposerait.
Fleurette HABONIMANA