En 1969 naissait le Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA). Créé dans le but d’apporter des solutions dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, le fond milite depuis toutes ces années pour que les couples et particulièrement les femmes aient le droit et choix d’accoucher selon leur convenance et dans les bonnes conditions. D’où le slogan : « Assurer les droits et les choix pour tous ». Un demi-siècle plus tard, l’heure est à la célébration mais également au bilan de ce travail de longue haleine particulièrement au Burundi.
En 50 ans, beaucoup de choses ont été faites. C’est la raison pour laquelle l’UNFPA se donne le droit de célébrer ces longues années de travail. En effet, au cours de ces années, l’une de ses plus grandes réalisations aura été la tenue de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (ICPD). Cette dernière qui a lieu en 1994 au Caire, a permis de mettre en place un plan stratégique mettant l’accent sur les droits de la personne et les libertés individuelles. Plus particulièrement lorsqu’il s’agit de santé sexuelle et reproductive, de planning familial et de violences sexuelles et basées sur le genre. Les pays signataires, dont le Burundi, à cette conférence ont pris l’engagement de travailler d’arrache-pied pour mettre fin au besoin non satisfait de planification familiale, mettre un terme à la mortalité maternelle évitable, mettre fin aux violences basées sur le genre et aux pratiques néfastes. 25 ans plus tard, les chiffres sont encourageants.
Des progrès remarquables
Les 2 statistiques les plus marquantes sont l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) qui se réfère au nombre hypothétique d’enfants qu’une femme peut avoir au cours de sa vie reproductive et la mortalité maternelle qui ont connu un grand bond en arrière. En 1969 à la création de l’UNFPA, l’ISF était de 4,8 enfants. En 1994 il est passé à 4,3 et il est aujourd’hui de 2,5 enfants. La mortalité maternelle, quant à elle, est passée de 1240 en 1994 à 335 en 2018.
Des progrès que l’on peut également retrouver sur le plan de l’espérance de vie à la naissance qui est passé de 44 ans en 1969 à 59 ans en 2019. Et l’on peut encore citer le taux de prévalence à l’usage des contraceptifs qui est passé de 2% à 23% entre 1969 et 2019. Une preuve que le travail de l’UNFPA et de ses partenaires locaux porte des fruits.
Le défi reste grand
Cependant, si un grand pas a été franchi, le défi reste de taille pour le fond et ses partenaires. De nombreux domaines restent encore à améliorer. C’est notamment le cas de la fécondité chez les 15-19 ans qui a atteint les 58% en 2019 ou encore des mariages précoces qui atteignent les 20%. Il y a donc encore beaucoup de travail.
« Nous avons de quoi célébrer, mais l’engagement que nos pays et les individus ont pris au Caire il y a 25 ans n’est pas encore complètement achevé. Le but que nous nous sommes assignés a encore aujourd’hui un gout d’inachevé », s’est exprimé ainsi Mr Richmond Tiemoko, Représentant Résident de l’UNFPA au Burundi. Selon Mr Tiemoko, il reste encore de nombreuses choses à accomplir. Notamment en ce qui concerne les cas d’avortements, de grossesse en milieu scolaire (887 en 2010 contre 2208 en 2017), de fistule obstétrique ou encore des violences sexuelles et basées sur le genre. Il faut donc accélérer le processus pour tenir les promesses de 1994.
C’est par ailleurs le but des travaux du 25e somment de l’ICPD qui se tiendra en novembre prochain à Nairobi. Des gouvernements, défenseurs des droits, organisations de santé, femmes et jeunes activistes se réuniront pour, non seulement évaluer le travail effectué ces 25 dernières années, mais également élaborer des stratégies pour accélérer le processus.
Néanmoins, avant que toutes ces stratégies soient mises en place, l’UNFPA au Burundi continue, à travers la sensibilisation et la formation, de lutter pour que plus de droit et d’égalité et pour donner le choix à tous.
Moïse MAZYAMBO
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