Parmi les nombreuses activités financières qu’opère la Banque de la République du Burundi (BRB), il existe la vente des titres du trésor (bon et obligation). Ainsi pour promouvoir le marché des titres du trésor, la BRB a lancé une campagne d’information et de sensibilisation sur le fonctionnement de ce marché. Une campagne qui entre dans le cadre de la promotion d’un système financier stable et solide mais également du développement du marché des titres. L’information sur l’existence de ce marché et de ses avantages est donc primordiale pour la BRB et ses partenaires.
Qu’est-ce un titre du trésor ?
Lorsque qu’un état, en l’occurrence l’Etat du Burundi, a besoin de liquidité pour régler les dépenses quotidiennes ou rembourser des emprunts. Il emprunte sur le marché public auprès d’institutions ou particuliers capables de fournir de la liquidité. En contrepartie, il émet des titres d’emprunt garantis par le trésor public. D’où l’appellation titre du trésor. En d’autres termes, un titre du trésor est une reconnaissance de dette qu’émet l’Etat envers des entreprises ou des particuliers, le rendant débiteurs de ces derniers. Par ailleurs, le détenteurs d’un titre du trésor touchera des intérêts sur la créance jusqu’au remboursement intégrale de la somme dûe.
Il existe 2 types de titre du trésor : les bons et les obligations.
Les bons du trésor sont des titres d’emprunt émis à courte échéance. Au Burundi, ils ne dépassent pas 52 semaines, soit 1 année.
Par contre, les obligations du trésor sont des titres d’emprunt à moyen et long termes (à partir de 2 ans)
Où et comment sont-ils émis ?
Avant toute chose, il est important de noter que l’émission des titres du trésor est régulée par un marché subdivisé en 2 compartiments ; primaire et secondaire. Un marché animé par des intermédiaires nommés par la BRB. Des intermédiaires que l’on nomme également « Spécialiste en Valeur du Trésor » (SVT).
A ce jour, 8 banques commerciales au Burundi sont autorisées à opérer sur le marché. C’est à eux qu’incombe le rôle d’acheter et de vendre les titres du trésor.
Pour faire plus simple, leur rôle est d’acheter les titres sur le marché primaire ouvert uniquement aux investisseurs pour les revendre sur le marché secondaire. Celui-ci étant un marché de détaillant ouvert au grand public.
Il existe 2 types d’émission de titres du trésor. Il y a l’émission par adjudication où l’état lève des fonds hebdomadairement pour couvrir ses dépenses ponctuelles et l’émission par conversion des créances sur l’Etat. Le second se fait à titre exceptionnel lorsque l’Etat converti ses dettes en titre de trésors. Et le plus souvent ce sont des obligations. L’émission des titres du trésor est rendu publique par la BRB via le comité des titres du trésor (pour les organisations participants directement aux systèmes, via son site internet ou encore par e-mail envoyé aux particuliers).
Le montant de soumission pour accéder au marché primaire est de 50.000.000 Fbu pour les bons du trésor et 100.000.000 Fbu pour les obligations. Tandis que la valeur nominale d’un bon du trésor sur le marché secondaire est de 10.000 Fbu et de 100.000 Fbu pour une obligation.
Notons par ailleurs que le marché primaire existe au Burundi depuis juin 2007 alors que le marché secondaire n’est opérationnel que depuis décembre 2018.
Quels avantages à investir dans les titres du trésor ?
Lorsque l’on vante les mérites des titres du trésor, l’argument le plus probant est le fait que les intérêts perçus ne sont pas imposables. Ils sont exonérés d’impôts. En plus de cette exonération, les intérêts sont automatiquement perçus et sont garantis par la BRB.
Les titres du trésor ont également l’avantage d’être facilement revendus sur le marché en cas d’urgence de liquidité. Cela est d’autant plus intéressant pour les détenteurs des titres du marché primaire qui peuvent rendre leurs titres sur le marché secondaire et ne pas être obligé d’exiger directement à la BRB un remboursement immédiat en cas d’urgence.
Avec ouverture au plus grand public des titres des trésors publics, la BRB souhaite faciliter la canalisation de l’épargne du public, tout en mobilisant des ressources financière de longue durée pour faciliter le financement des projets de développement à long termes de l’état.
Ceci est, par ailleurs, l’une des priorités dans le processus de mise en application du protocole de l’union monétaire de l’EAC. La BRB et ses partenaires entendent bien élargir et développer le marché des titres du trésor au Burundi et permettre l’établissement d’un système financier stable et solide.
Moïse MAZYAMBO