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Entreprenariat : Entre le rêve et sa réalisation, le chemin est loin d’être une partie de plaisir

Entre le rêve et sa réalisation, le chemin est loin d’être une partie de plaisir ©Akeza.net

« N’est pas entrepreneur qui veut » pourrait-on dire , vu le parcours souvent pénible que traversent bon nombre de jeunes burundais qui se lancent dans ce domaine. En effet, plus que de la volonté il faut beaucoup de courage et de persévérance pour parvenir à atteindre son objectif ou du moins le voir se dessiner à l’horizon. Et seuls ceux qui sont prêts à faire les sacrifices nécessaires pourront espérer voir le bout du tunnel. Car il faut se le dire, c’est un vrai parcours du combattant.

Lorsque l’on est jeune et que l’on a des rêves plein la tête, l’on espère – ou du moins l’on pense – pouvoir les réaliser presqu’aussi vite qu’on les a pensé. Et lorsque l’on fait face aux premiers obstacles, le choc est d’autant plus puissant que l’abandon devient très vite la seule issue. Ainsi, de nombreux jeunes non avertis ont dû oublier leur rêve devant l’adversité.

Le parcours d’un jeune entrepreneur est donc loin d’être tout rose. Krystal Bella Shabani en sait quelque chose, puisqu’avant de réussir à ouvrir sa première boutique, la jeune styliste a dû surmonter de nombreux obstacles.

 

De jeunes entrepreneurs discutant lors de la 3e soirée des jeunes entrepreneurs, le 28 mai 2019 ©Akeza.net

Succès d’estime, difficulté dans la prospection du marché ou manque de moyens allant jusqu’à l’endettement pour réussir à tenir ; des choses que vivent souvent les jeunes entrepreneur pour caresser du bout des doigts leurs rêves.

 

L’échec, un passage « presque » obligé

Parmi les raisons d’abandon de nombreuses tentatives entrepreneuriales, l’échec arrive en tête de liste. En effet, ils sont nombreux les jeunes qui ont, plus ou moins prématurément mis fin à leur projet à cause des échecs ou plus simplement par peur de ceux-ci.

Cela va de soi que personne ne souhaite échouer. Néanmoins lorsque l’on décide de se lancer dans un projet entrepreneurial, l’échec est un facteur à prendre en compte. En effet, il n’est pas toujours acquis de réussir du premier coup lorsque l’on est nouveau dans un secteur. L’ignorance des règles du marché que l’on désire, le manque d’expérience et bien d’autres facteurs peuvent être la cause d’un ou de plusieurs échecs.

 

 Mais alors que faire lorsque l’on échoue ?

Selon Stephan DOUKHOPELNIKOFF, coach en entreprenariat, quoi que l’échec soit frustrant, il doit avant toute chose être un facteur de rebondissement. Au lieu d’engendrer le découragement et aboutir au final à la faillite, l’échec doit permettre au jeune entrepreneur une remise en cause des raisons et conditions de cet échec et ainsi mieux rebondir après coup. « Il faut apprendre que l’on ne peut pas réussir tout le temps. Il faut accepter d’échouer et apprendre de ses expériences », dit-il.

A gauche Stephan DOUKHOPELNIKOFF discutant avec des jeunes entrepreneurs ©Akeza.net

L’échec doit donc être perçu comme un enseignant et non comme un bourreau pour tout ceux qui désirent entreprendre.

 

Apprendre et échanger

Nul n’a la science infuse. Cela est d’autant plus vrai lorsque l’on est novice dans un domaine. Peu sont les jeunes entrepreneurs ayant des diplômes en entreprenariat. La plupart sont autodidactes. Il faut donc développer sa capacité d’apprentissage pour découvrir et comprendre les ficelles de ce secteur qui avec le temps devient un métier à part entière. Cela passe par l’écoute, l’observation et l’échange.

Apprendre des autres est une chose importante. Autant de leurs succès que de leurs échecs. Ce sens de l’apprentissage est d’autant plus important qu’il permet à celui qui entreprend de continuellement évoluer ses compétences et sa connaissance du marché dans lequel il entre.

Aurèle Igor Ntwari ©Akeza.net

Un des points importants que souligne Aurèle Igor Ntwari de l’entreprise Baza. Alors qu’il lançait son entreprise spécialisée dans la vente en ligne, la connaissance progressive des habitudes et des réactions du public burundais vis-à-vis du commerce en ligne lui a permis de se réorienter vers l’évènementiel via les nouvelles technologies plutôt que de se cantonner à la vente en ligne classique. « On a dû réinventer la roue. Nous avons constaté que les connaissances que nous avions du marché n’étaient pas exactes. Les hypothèses émises au départ étaient complètement erronées », raconte-t-il.

Une réorientation qui lui permet aujourd’hui d’être à la pointe en ce qui concerne la vente en ligne de tickets d’évènement. Il a notamment travaillé avec l’agence Cristal Event lors du dernier concert de l’ougandaise Sheebah Karungi à Bujumbura.

On l’aura compris, entreprendre est loin d’être un exercice facile. Seules les personnes armées de volonté, d’une bonne dose de persévérance et de détermination peuvent espérer s’en sortir dans cette vaste jungle qu’est l’entreprenariat.

 

Moïse MAZYAMBO

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