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Entrepreneuriat : Ces forgerons qui ne forgent pas !

Photo d’illustration.©DR

Depuis que l’entrepreneuriat a frappé à la porte des burundais, nombreux sont ceux qui ont saisi l’opportunité. Des formations, des conférences, des colloques, des cours sur l’entrepreneuriat ont été initiés, avec pour objectif promouvoir l’esprit d’entreprise. Des coaches en entrepreneuriat ont proliféré. Mais ce que l’on constate, actuellement, c’est que la plupart d’entre eux ne sont pas à la base « des entrepreneurs », comment se fait-il? Peut-on apprendre à forger sans être forgeron ou l’avoir été?

 

Une contradiction entre le dire et le faire

Pour la petite histoire, l’entrepreneuriat fut promu au Burundi vers 2014 et aux Etats Unis pour la première fois dans les années 70 pour permettre aux individus surtout les jeunes de se créer un monde propre à eux. Autrement dit, c’était une façon de booster l’esprit d’entreprendre face à un manque criant d’emplois dont faisaient face les jeunes lauréats des universités ou même des enseignements techniques.

Ceci aura permis aux petits et grands de faire leur entrée dans cet univers créatif. Le rêve de tous ceux qui en ont ras- le-bol d’être captifs. Ainsi est né ce concept d’entrepreneuriat qui revêt plusieurs facettes. Il suffit de faire un petit tour dans la capitale pour être témoin des centres de formation en entrepreneuriat qui sont mis en place. A la tête de ces derniers, des coaches. Ces mentors en lesquels les apprenants mettent toute leur confiance. Pour plus d’un, ce travail n’est pas juste un passe-temps mais un gagne-pain.

 

Une stratégie ?

De nos jours, on n’a plus besoin d’être entrepreneur pour dispenser des cours en entrepreneuriat. Pas du tout ! Il suffit seulement d’avoir bu les enseignements des figures emblématiques de l’entrepreneuriat comme Jeff Bezos ou encore Zig Ziglar. L’une des stratégies, diraient-ils, de ces coaches qui apprennent aux autres l’entrepreneuriat sans qu’ils disposent même une start-up.

Interrogés sur ce cas, certains affirment que le but est de partager les connaissances acquises. « Je n’ai pas besoin d’avoir une entreprise pour inciter les autres à entreprendre. Je fais du coaching pour accompagner les autres parce que je dispose des connaissances sur ça et le plus important c’est d’apprendre ce que tu ne sais pas », martèle Luc*.

Ces dires me renvoient à la célèbre phrase : « écoutez ce que je dis et non ce que je fais ! ». Parallèlement, un autre camp plus sceptique sur cette affaire dirait que c’est une contradiction. Un jeune entrepreneur de 28 ans n’y va pas par quatre chemins et confie : « c’est impossible ! Tu ne peux pas apprendre aux autres ce que tu ne fais pas. Il faut que tes apprenants prennent modèle sur toi, c’est plus inspirant et rassurant ».

 

Qui a tort, qui a raison ?

Voici là un débat houleux qui fait écho ces derniers temps face à ce nouveau concept d’entrepreneuriat, qui prend de plus en plus d’ampleur et que tout un chacun voudrait suivre. Puisque le nombre d’offres de cours ne cesse d’accroître du jour au jour. Au-delà de toutes ces polémiques, il y a d’autres qui affirment que l’esprit entrepreneurial relève de l’inné et qu’on n’a pas besoin de l’apprendre.

 

Fleurette HABONIMANA

 

 

 

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