Site icon LE JOURNAL.AFRICA

Musique : « Les Awards », comment cela marche ?(ou devrait marcher)

C’est certainement le rêve de tout artiste de remporter, au moins une fois dans leur carrière, un trophée. Ce que l’on nomme communément « Awards* » obsède de nombreux artistes tant au Burundi qu’ailleurs. Cependant, s’il y en a des dizaines qui sont donnés chaque année, ceux-ci ont tendance à créer la controverse auprès du public. Problème de légitimité ou de crédibilité, certains de ces trophées ne sont pas toujours bien accueillis autant par les artistes que par leurs fans. Cela peut-être à cause du fait que très peu sont ceux qui comprennent exactement comment toute cette machine fonctionne. Alors tentons d’en savoir un peu plus. Comment tout cela marche.

Très souvent la crédibilité d’un trophée (award) se joue à 3 échelles. Il y a en premier la qualité de l’organisateur, en second la manière avec laquelle les artistes sont choisis (nomination) ensuite le type de désignation des gagnants. Deux critères qui permettent vraiment de juger si un trophée est crédible ou non, aux yeux des artistes et du public.

 

De la légitimité de l’organisateur

Sur ce point, c’est la crédibilité de l’organisateur qui détermine le poids du trophée dans l’industrie. En effet, l’on juge très souvent un trophée par celui qui l’organise. C’est la raison pour laquelle il existe des trophées qui priment devant les autres vu que l’organisation derrière ceux-ci est jugée plus crédible. Mais en réalité qu’est-ce que cela veut réellement dire ?

Répondant à cette question par quelques exemples de trophées parmi les plus respectés en Afrique. Prenons le cas des « AFRIMMA ». Le fameux trophée qui existe depuis 2014 et qui récompense les artistes africains est née d’un partenariat de professionnel du monde de la musique de la SADEC, de l’EAC, de l’Afrique centrale, du nord et du sud en collaboration avec l’Union Africaine. Une équipe organisationnelle bénéficiant d’un crédit continental de haut vol. En plus de cela, le trophée dispose d’une équipe de directeurs régionaux et locaux établis dans les 54 pays du continent. De quoi le rendre encore plus crédible.

Chez nos voisins ougandais, le trophée HiPipo Music Awards, qui existe depuis 2006, est la création de HiPipo LTD qui travaille depuis plusieurs années dans la fourniture de contenu musical numérique en Ouganda. Une entreprise qui bénéficie d’une reconnaissance et d’une crédibilité auprès des artistes Ougandais.

Il y a également les trophées qui sont organisés par des sociétés de télécommunication ou des chaines de télévision de grande renommée. Nous citerons par exemple BET Awards, organisé par la plus grande chaine de télévision noire des USA, MTV Africa Music Awards (organisé par MTV) ou encore Kora Awards (organisé par les ivoiriens Mundial Telecom Sarl).

On comprend dès lors que l’organisateur pose les bases de la crédibilité d’un trophée.

 

Comment les artistes sont nominés

Nous n’oublierons pas le facteur nomination qui compte beaucoup. En effet, la manière par laquelle les artistes sont choisis pour prendre part à une telle ou telle autre cérémonie de trophée est déterminante pour la suite de l’aventure. Le public ne devrait pas avoir l’impression que le choix des artistes est basé sur les affinités ou encore des influences de personnes gravitant autour des organisateurs.

C’est la raison pour laquelle, la plus part des évènements sur le continent africain font des appels à candidature pour permettre à tous les artistes désireux de participer et correspondant aux critères de se donner la chance de gagner le trophée. C’est le cas de HiPipo Music Awards ou encore de AFRIMMA.

 

De la crédibilité dans la désignation des vainqueurs

Si l’organisateur peut peser de tout son poids sur la crédibilité de son évènement, celui-ci ne suffit pas pour le rendre véritablement crédible aux yeux du grand public. Il n’est pas rare de voir un évènement être décrier même si celui-ci est organisé par un grand nom. Et ce pour un simple raison, les vainqueurs ne sont pas ceux que le public attend ou ne reflètent pas toujours la physionomie de l’industrie à ce moment précis.

Bien évidemment, les attentes du public son bien souvent subjectives mais elles ne sont pas négligeable pour autant. C’est eux qui donnent leur notoriété aux artistes.

Mais alors dans ce cas, comment faire en sorte que les vainqueurs soient le plus crédible possible ? Pour répondre à cette question, les organisateurs des différents évènements ont pour la plus part trouvé le moyen de moins s’attirer la foudre du public.

Prenons l’exemple des AFRIMMA. Les organisateurs du prestigieux évènement ont trouvé le moyen de contenter tout le monde en instaurant un système de vote du public. Via leur site internet, le public à la possibilité de voter pour leurs artistes préférés, selon leur catégorie. Le HiPipo Music Awards, quant à lui, en plus du vote via le site internet, la possibilité de voter via SMS et également via les médias sociaux.

D’autres compétitions telles que les BET Awards ou encore les Grammys font appel aux professionnels du monde de la musique dont le vote est combiné à celui du public pour désigner les meilleurs. Et quoi qu’il y ait toujours des mécontents, la crédibilité de ces trophées est rarement remise en cause.

 

Alors récapitulons ! Pour qu’un trophée soit reconnu comme crédible, celui-ci doit disposer d’une organisation composée de personnes ou d’entreprise bénéficiant d’une véritable crédibilité public. A cela nous ajouterons un  moyen de désignation des vainqueurs avec le moins d’ambiguïtés possible. Une formule qui normalement devrait permettre à une organisation d’être crédible.

 

Moïse MAZYAMBO

Comments

comments

Quitter la version mobile