LE JOURNAL.AFRICA

L’idée de Freddy Sabimbona gagne le pari !

Sortir des lieux confinés, amener le théâtre vers  son moteur, sa raison de vivre. Un théâtre plus prêt de son public ! Les comédiens ont relevé ce défi  avec le festival Buja Sans Tabou, édition 2018 et ils ne sont pas prêts à y renoncer.

Ce ne sont pas les comédiens qui vont me contredire, délocaliser le théâtre au Burundi a révolutionné cet art. Incarner des personnages et  réussir à attirer l’attention de ceux qui sirotent leur verres n’était pas  chose facile. Le théâtre burundais l’a fait. C’était la marque spéciale de la troisième édition du festival de théâtre  « Buja Sans Tabou ». Une marque que maintenant les gens reconnaissent et commencent à aimer et ce, grâce l’audace des comédiens. Depuis 2018, des compagnies théâtrales burundaises ont décidé de continuer dans ce chemin et elles ne peuvent que s’en réjouir.

Se retrouver à quelques centimètres de son public, sentir leur odeur, leur battements de cœurs presque, leur présence, les toucher si besoin est, telle est la chaleur que dégage un théâtre près de son public.

Lire aussi: Buja Sans Tabou, la 4ème édition sera là où on l’attendait le moins.

Un défi relevé

L’expérience du festival bien vécue, il n’était plus question de reculer. « Musika », « Umugore n’Umugabo », « Ingundu y’umuganuro », « Le phare »,  « Ma nuit pleure », « Stop The Tempo », « Chez Papy », ces pièces ont été jouées dans des bars, des salles ouvertes, aux écoles, à la prison centrale et même dans une boite de nuit.

Ces expériences auront donné une autre version du monde du théâtre aux acteurs comédiens ainsi qu’au public, qui était habitue à se rendre au même endroit pour une regarder une pièce de théâtre. « Je me sens plus proche du public, comme si on était ensemble dans mes délires. Je me sens heureuse de partager mes moments avec toutes les catégories de gens», nous partage Claudia Munyengabe, qui a interprété un des rôles dans « Stop The Tempo », « Musika », et « Chez Papy ».

Et d’ajouter avec gaieté « Mais ça fait aussi peur, le trac monte car tu te retrouves comme nu devant toutes ces personnes ». Laly quant à elle a joué dans « Ingundu y’umuganuro », « Ma nuit pleure »,  et « Chez Papy ». Pour elle, la magie a opéré dans un autre sens.  « Cela m’a fait sortir de mon cocon. C’est comme un enfant qui décide de quitter sa maison pour vivre seul, il doit se débrouiller et être plus responsable. Quand on sort, on crée nous-mêmes nos scènes et on cherche nous-mêmes notre public, on doit toujours être responsable dans tout », s’exprime-t-elle.

Vers une nouvelle marque de fabrique ?

C’est un défi que s’était lancé Freddy Sabimbona, acteur de la troupe Lampyre et directeur artistique du Festival Buja Sans Tabou. Pourvoir le relever allait se jouer au bar chez Gérard, à la troisième édition du Festival  Buja Sans Tabou.

Aujourd’hui, en essayant de revoir les pièces de théâtre qui ont suivies cet exemple, on remarque que oui, Freddy a non seulement gagné ce pari mais a également lancé une nouvelle conception du théâtre burundais.

 

Huguette Izobimpa

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