Une plantation d’eucalyptus en train d’être déracinés
« Ewe Burundi Urambaye » mais attention à l’Eucalyptus ! Cet arbre venant de l’Australie, est désormais déraciné partout où il a été planté à moins de 15 m des sources d’eau. Le tarissement de certaines sources d’eau dans différentes provinces du pays a été comme un signal d’alarme. « Il s’agit d’une espèce absorbant beaucoup d’eau, il faut l’éloigner des cours d’eau ! », s’entend-on dire.
349 sources d’eau ont tari dans la ville de Gitega et 633 autres tendent à tarir, 84 sources d’eau ont déjà tari et plus de 200 sont en cours de tarissement dans la province Muyinga. Le cas se manifeste et pourrait vite atteindre d’autres provinces du Burundi. L’urgence étant de protéger le secteur de l’eau qui pourrait en subir de graves conséquences en carence d’eau, une ordonnance ministérielle N°710/2932 du 4/2/2019 a été mise en place. Toute plantation de l’eucalyptus ne respectant pas la bande de 15 m loin des sources d’eau est interdite. A présent, le programme de déracinement de cet arbre près des sources d’eau prend corps dans tout le pays. Dans la province de Cankuzo, l’activité a été lancée ce 5 avril. Bubanza aurait également le même programme selon son directeur du Bureau Provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage Ir. Ndayikeza Willy, MSc.
Une sensibilisation s’exige
Plusieurs projets visant la protection de l’environnement se réalisent. C’est notamment le projet du gouvernement « Ewe Burundi urambaye », mais également d’autres jeunes environnementalistes qui rassemblent la jeunesse de différents coins du pays autour d’activités semblables. Ils en causent donc avec les citoyens sur terrain. « Lors de mon événement, les citoyens eux même m’ont dit qu’ils ne voulaient pas de ces arbres qui viennent détruire leur sol et on a ensemble entamé une discussion sur le sujet de l’eucalyptus », nous raconte Emmanuel Niyoyabikoze , jeune environnementaliste de Bubanza. « Il serait plus avantageux de planter des arbres à doubles ou triples missions. Ceux qui nous donneront à la fois des fruits, un bon environnement, etc. », propose Jadot Nkurunziza, jeune environnementaliste œuvrant souvent à Bujumbura. Selon lui, la sensibilisation sur comment et où planter l’eucalyptus devrait se faire et à toute échelle.
L’eucalyptus garde ses qualités malgré tout
Seul l’eucalyptus planté à moins de 15 m des sources d’eau présente un danger. Dans une étude faite par l’ISABU sur les arbres selon leurs potentialités d’adaptation écologique au Burundi, les différentes espèces d’Eucalyptus (l’Eucalyptus camaldulensis, Eucalyptus grandis, l’Eucalyptus urophylla, L’Eucalyptus saligna) se classent dans la catégorie des arbres à essences forestières. Selon d’autres enquêtes, les villes de Gitega et Bujumbura utiliseraient 70.000 tonnes de charbon de bois par an qui proviendraient uniquement de l’Eucalyptus au moins à 96%. Ainsi, cet arbre ne nécessite qu’un bon suivi pour qu’il ne nuise pas mais profite à l’environnement et à ceux qui le plantent.
Huguette Izobimpa
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