Photo d’illustration©DR
En principe, les femmes enceintes bénéficient d’un statut particulier destiné à protéger leur santé et celle de l’enfant qu’elles portent. Cela revient à dire qu’il est strictement interdit de contraindre une femme à ne pas travailler pour la simple raison qu’elle est enceinte. Aujourd’hui, il existe des femmes enceintes pour qui les portes de l’emploi sont fermées en dépit de leurs compétences. Nous avons rencontré une d’elles, Sandrine* qui s’est vue refuser un emploi à cause de 7 mois de grossesse.
Agée de 28 ans, Sandrine* est une jeune femme mariée et mère d’un enfant de 2 ans. Licenciée de l’une des universités burundaises depuis 2014 dans le domaine de la santé, elle n’a pas encore eu de travail. Ne fût-ce qu’un ! Impossible ! « A l’époque où j’étais encore jeune fille, j’étais une vraie battante. Je voyageais ici et là pour des conférences, des réunions d’associations ou organismes internationaux ». Mais peu de temps après, la situation a commencé à changer, plus aucune opportunité”. Sandrine va connaitre une période de chômage prolongé. « A vrai dire, je ne savais pas à quel saint se vouer. Tout dépôt de dossier est remis en cause. Lassée, je décide de me tranquilliser. » raconte-t-elle.
Après la pluie, le beau temps
En début d’année 2019, un appel d’offre me tombe dessus, conforme à mes compétences. Mon domaine de qualification : la santé ! Je dépose mon dossier à temps. Et quand vient le moment de contacter les candidats retenus, je suis parmi les 5. et il se trouve que je suis la seule femme. On nous appelle pour passer une interview. Quand mon tour arrive, le chef de projet me regarde depuis la tête jusqu’au pied, il sursaute et me dit : ” Madame tu es enceinte, penses-tu que tu pourras travailler ?” Surprise, je lui réponds avec toute assurance : « Chef, cela fait exactement 5 ans que j’ai terminé mes études mais je n’ai pas encore trouvé du travail. Ceci est une opportunité que je viens d’avoir, je suis prête à faire ce travail. Ne vous inquiétez pas je ne vais pas beaucoup m’absenter », Et d’insister : « Je veux seulement travailler. J’ai déjà parlé avec mon mari, il est d’accord » ! L’homme déboussolé, il me dit de rentrer et qu’il va me contacter.
Le jour où tout a basculé
A nous 5, on avait un groupe whatsApp pour faciliter la communication, afin nous les 5 retenus. Au cours de la semaine suivante, je vois les autres écrire dans le groupe en disant qu’on les avait appelé pour se présenter au travail . Mais moi non» !, Je panique un peu, des interrogations se créent dans ma tête. Le jour suivant mon mari reçoit un coup de fil de la part du chef de ce projet pour lui signifier en des mots clairs et concis : « Je suis désolée de vous dire que votre épouse a été disqualifiée parce qu’elle est enceinte. Nous avons vu qu’elle ne pourra pas être capable d’exercer ce travail ». Déçue, elle décide de rester sereine. Actuellement, les 4 autres travaillent déjà. Mais elle non ! A cause de sa grossesse !
Fleurette HABONIMANA
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