Je vais vous raconter une histoire. Une histoire digne des fables de la Fontaine.
Il était une fois, une panthère (le Gabon). Un animal que la nature a doté d’une force, d’une perspicacité et d’une puissance que très peu d’animaux possèdent. En réalité, la panthère est un prédateur, un dominant. Fière et confiante de ses attributs, elle ne craint ni ne tremble devant personne, bien au contraire elle inspire la peur. Par un concours de circonstances, il se trouve que notre puissante panthère devait livrer un combat contre un animal qui est loin d’effrayer. Un oiseau et pas n’importe lequel, Une Hirondelle (Burundi). Animal doux, cet oiseau n’inquiète pas. Qui pourrait avoir peur d’une simple hirondelle ?
Trop de confiance tue la confiance ! Les gabonais en ont fait la triste expérience. Aubameyang et les siens atterrissaient à Bujumbura avec la ferme assurance de se qualifier contre les Hirondelles sur leur terre. C’était sans compter avec la détermination des Burundais à faire valoir leur droit au bonheur. L’histoire avait trop bien commencé pour mal se finir. En plus à la maison. Et même s’ils faisaient face à des panthères, les « Intamba mu Rugamba » avaient de quoi faire vaciller le prédateur.
Ils étaient impérieux ces « Intamba mu Rugamba ». Un Gaël Bigirimana des grands jours qui, en grand seigneur a joué son rôle de chef d’orchestre à la quasi perfection. Saido Berahino et Fiston Abdul Razak, deux renards de surface expérimentés, qui ont dérangé le camps adverse jusqu’à la dernière minute. C’est d’ailleurs par Fiston que viendra le but du salut. Et que dire d’Omar Ngando qui, grâce à sa ténacité, a vite fait de transformer Mr Pierre Aimeric en petit chaton de compagnie. Je ne vais pas trop m’étaler, sinon j’écrirais un livre, tellement ils ont été bons. Toujours est-il que les Hirondelles ont tenu face à des Panthères affamées.
Au final, la panthère est tombée. Ses crocs et ses griffes n’ont rien pu faire face à une équipe burundaise portée par un peuple encore plus affamé qu’elle. Un peuple qui a retenu sa soif pendant plus de 50 ans. Qui a subit honte, humiliation et désillusion d’année en année. On aurait pu faire face à un éléphant, la détermination aurait été la même. La CAN on veut y aller et personne ne pouvait nous en empêcher.
Quand on y pense, on ne peut que sourire et se dire que la vie est belle. Dans sa ville, dans son stade, devant son public, la sélection nationale burundaise a fait mentir les pronostics qui lui prédisaient une élimination. Les gabonais ont pris cher et ils s’en souviendront toute leur vie. La grande panthère qu’ils représentent s’est fait picorer les yeux. Elle repart honteuse, elle qui avait affiché autant d’arrogance avant la rencontre.”Je vais qualifier mon pays au Burundi”, disait Aubameyang. Hélas , les Hirondelles lui ont donné tort.Une vraie fable que l’on racontera à nos enfants et à leurs enfants.
Les Hirondelles ont réalisé le rêve de tout un peuple, exaucé la prière d’une nation. Berahino, Bigirimana, Omar, Cédric et tous leurs compagnons ont écrit une nouvelle page dans l’histoire du football burundais – mais que dis-je ?– dans l’histoire du Burundi. Ils sont entrés dans la légende.
Alors merci à vous « Intamba mu Rugamba ». Merci de nous avoir fait rêver et d’avoir réalisé ce rêve. Merci de nous avoir réunis, de nous avoir fait aimer encore plus notre belle nation. Mais surtout, merci de nous avoir rendus heureux. Ce jour sera à marqué d’une pierre blanche.
Rendez-vous à la CAN et l’on compte sur vous pour nous donner de belles émotions.
On va bien prendre soin de nous et on va passer un bon weekend !
Le Vagabond