Blessures des sportifs : Immersion dans un monde méconnu et négligé au Burundi. Photo d’illustration©DR
Lors des entraînements ou des matches, nous voyons des joueurs se jeter à terre soit à cause d’une blessure, d’un muscle qui se tord, des crampes, des claquages, une entorse, etc. Le plus souvent , c’est dû à des erreurs d’entraînements. Le physiothérapeute de formation du Centre Professionnel de Kinésithérapie de Bujumbura, André Papy Karubi nous en parle.
Les plus fréquents
Le physiothérapeute André fait savoir qu’il y a beaucoup de cas de blessures. Mais il a choisi de nous présenter les plus fréquents. C’est en l’occurrence : les tendinites qui sont dues à une affection très douloureuse et handicapante d’un tendon, qui peut survenir au niveau du bras, de l’épaule ou encore du genou ou du talon. La Périostite tibiale qui est une inflammation du périoste. Cette douleur au tibia augmente souvent avec l’entrainement. Il y a aussi les douleurs musculaires sportives comme la fatigue musculaire qui est due à l’association de plusieurs facteurs, elle peut être due par exemple à l’accumulation d’ammoniaque, issue de la transformation des protéines. La Lombalgie ou mal de dos est principalement due au muscle Multifidus, muscle extenseur de la colonne vertébrale. Le Syndrome des loges d’effort est une augmentation au-delà des normes, de la pression intramusculaire, à l’intérieur d’une loge musculaire.
La déchirure musculaire c’est quand le muscle peut parfois se rompre totalement ou partiellement. Elle est due à un dépassement des possibilités physiologique des muscles. L’élongation étant l’inverse de la contracture, le muscle a été au-delà de ses possibilités d’étirement. Le claquage est une lésion d’un certain nombre de fibres musculaires qui touche très souvent les ischions et le mollet. Les crampes sportives sont liées à la fatigue musculaire. Les blessures du genou notamment l’entorse du genou est défini par l’atteinte des ligaments. Les points de côté constituent un point faible de nombreux sportifs, il est toujours ressenti durant l’effort et est souvent sans gravité.
Et les causes ?
Selon M. André « les causes de plusieurs blessures musculaires ont surtout des facteurs biomécaniques comme le mouvement en force des postures, l’inadéquation de la préparation physique avant, pendant et après l’activité sportive, une mauvaise alimentation, le surentrainement ainsi que l’utilisation d’un matériel inadapté comme par exemple certaines chaussures ».
Et d’ajouter : « il y a d’autres facteurs aggravant comme l’âge, le froid, la déshydratation, l’abus du café, de thé ou d’alcool ».
Parlons de la prise en charge…
« Il faut faire une bonne préparation physique et effectuer des exercices d’échauffements et d’étirements toujours avant chaque séance », dit-il. « C’est notamment en travaillant l’endurance cardio vasculaire et musculaire ; la puissance qui est le produit de la force et de la vitesse ; l’agilité ; la coordination ; l’équilibre et la précision. Il faudrait également prendre un temps suffisant de récupération, éviter la déshydratation en buvant avant, durant et après l’activité physique par petites quantités, alterner l’eau et les boissons pour sportifs, qui ont l’avantage de contenir des sels et des minéraux, reconnaitre les signes de fatigue et enfin faire un test de récupération à tous les sportifs », explique M. André.
« En effet, la prise en charge des blessures sportives est multidisciplinaire » dit-il, « car elle implique un médecin du sport, un physiothérapeute, un psychologue et un préparateur physique. Chacun y met de son apport dans le traitement en vue de donner des soins de qualité au patient.
Où en est-on au Burundi ?
« Le manque de personnel qualifié et des outils du travail modernes handicapent le domaine sportif au Burundi. En plus de ça, on peut également souligner le retard de prise en charge des blessures due à l’ignorance ou à la négligence des responsables des clubs. Il faudrait que ces responsables de clubs ou des fédérations de sport mettent au centre de leur planification l’état de santé de leurs joueurs en effectuant de temps en temps un suivi régulier à l’aide d’un professionnel qualifié, donc un kinésithérapeute. Cela va diminuer les blessures au sein des clubs et le rendement sera meilleur », martèle le physiothérapeute André.
Et de renchérir : « ces responsables devraient aussi obliger leurs joueurs de passer un test sportif (Test de condition physique, Test d’équilibre,) et le faire régulièrement ».
Si vous voulez contacter le physiothérapeute André dit Papy, vous pouvez l’appeler au 79911631 ou envoyer un mail au [email protected]
Fleurette HABONIMANA