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Quand le monde professionnel impose des limites aux tatoués

Les tatouages sont cette forme d’art, cet autre moyen d’expression parmi tant d’autres croisés au quotidien. Toutefois, certaines limites sont imposées dans le monde professionnel. Au Burundi comme ailleurs, les entreprises exigent une certaine image soignée des employés et malgré toute la démocratisation des tatouages, ils restent un frein pour certains demandeurs d’emploi. L’apparence compte mais devrait-elle primer sur les compétences intellectuelles ?

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De nos jours, ils ne sont pas peu, les jeunes burundais tatoués. Parmi eux, certains optent pour de discrètes images mais significatives. D’autres par contre préfèrent celles qui tapent à l’œil, celles que l’on remarquera très vite. Toutefois, des préjugées gardent une place dans notre société. « Un tatouage peut facilement fausser ton identité, certaines personnes les considèrent encore comme un signe de marginalité ». « Même nos parents ne le voient pas tous d’un bon œil, ils te disent que c’est pour les délinquants ». «La société ne l’a pas encore accepté, peu importe qui tu es au fond, ils ne te prendront jamais au sérieux » disent certains jeunes rencontrés.

Tatoué oui mais pas au bureau.

Lorsqu’on se prépare pour une interview avec un recruteur, le premier conseil que l’on nous donne c’est : « soignes ton apparence ». Il te faudra donc une belle chemise, la faire rentrer dans un beau pantalon et harmoniser la tenue avec une belle ceinture. L’accoutrement va avec ton apparence physique, des cheveux bien coiffés, des ongles bien propres. Le diable se cache dans les détails dit-on. Et en parlant de détails, se présenter à un rendez-vous d’embauche en arborant un tatouage serait comme si tu avais signé ton renvoi sans même avoir eu le travail. Le choix de les miniaturiser n’est donc pas un fait du hasard.

Cachés ou mis à des endroits du corps moins exposés, toute stratégie est donc la bienvenue tant qu’elle aide à créer l’harmonie entre soi-même et le monde autour. « Je ne penses pas qu’un dirigeant te ferait confiance s’il te voyait avec un tatouage » se dit Bertrand, jeune étudiant en Statistique. « Lorsqu’on fait un tatouage, il faut aussi penser au futur. Avec le mien, je peux mettre un T-shirt ou une chemise sans qu’on puisse le voir » dit un employé rencontré, tatoué sur le haut de son bras.

La rigueur des entreprises en ce qui concerne l’image que dégagent ses employés prend toute son importance lorsque ces derniers sont conscients des limites à ne pas franchir. Tout se qui se caractérise comme esclavageant est banni, certaines firmes vont même à imposer un uniforme de travail pour évidement se protéger contre tout ce qui sort du formel, ce qui n’est pas une mauvaise chose.
Cependant,  l’on peut se poser la question : ” l’apparence devrait-elle primer sur les compétences intellectuelles recherchées par les entreprises?”

Pour certaines personnes, la logique des leaders est compréhensible. « Imagine si on acceptait que les employés se fassent des tatouages aujourd’hui ? Demain, d’autres se laisseront pousser des dreadlocks et il n’y aura plus aucun contrôle ». La situation étant un peu compliquée, un tatouage ne disparaissant pas facilement une fois mis, comment donc trouver un terrain d’entente ?

Huguette IZOBIMPA

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