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Les commerçants ambulants, qu’est-ce qui a changé depuis ?

D’après les dernières informations circulant sur différents médias burundais, les commerçants ambulants de Bujumbura devaient se faire enregistrer pour mieux exercer leur travail en toutes normes. Aujourd’hui, je m’entretiens avec un de ces commerçants, Bosco Bigirimana qui a bien voulu suivre les règles des dirigeants. La situation n’est plus ce qu’elle était, Bosco nous en parle.

Enfin, la paix !

Des chaussures enliassées autour des mains, un badge autour du coup et toutes ses coordonnées qui y sont bien lisibles, un gilet bleu, Bosco avance doucement. Cet accoutrement n’est pas un coup de mode, c’est la tenue exigée par les autorités. L’une des grandes améliorations que remarque Bosco dans son travail, c’est la sécurité. « Au moins maintenant, le peu que je gagne je le ramène jusqu’à la maison. Même quand je n’ai rien vendu, je rentre avec mes produits en toute sécurité »  nous dit-il. Il n’a plus besoin de guetter un policier qui passe de peur d’être sanctionné. A propos de ceux qui n’ont pas encore suivi les règles, Bosco parle d’ignorance. « Comment peux-tu risquer de payer des amendes de 150.000 FBu alors que ton capital ne dépasse même pas 35.000 FBu? C’est une grande ignorance. C’est travailler en hors-jeu » dit Bosco en faisant un clin d’œil à ceux qui courent encore avec les policiers.

Les défis n’ont pas tous disparus

Agé de 47 ans, Bosco est marié et a 4 enfants. Il habite dans la zone de Kamenge. Il arrive à Bujumbura en 1973, l’année où il côtoie déjà ce travail de commerçant ambulant. Sa femme est également vendeuse.  Chaque jour, il se lève à 7h du matin et prend la route. Il n’a pas d’endroit précis où il va rencontrer ses clients, « je passe là où le bon Dieu m’indique » dit-il. Dans son commerce de chaussures pour hommes, il emploi un capital de 150.000 FBu. « Il arrive que le client se trompe sur les mesures de ses chaussures, il peut m’appeler pour un changement » raconte Bosco. A la recherche des clients, il fait face à plusieurs défis notamment quand il propose ses prix. « 80.000 dans la rue ? Va en ville mais pas ici » lui disent-ils certains clients.  « J’aimerai tant que nos dirigeants nous autorisent à arriver au centre-ville, c’est là où se trouvent les patrons. Un grand nombre de clients potentiels se trouvent en plein centre-ville, ici on ne croise presque personne » ajoute Bosco.  « S’il faut payer encore plus, moi je serai prêt à dépasser les 3000fbu de chaque mois mais qu’on nous donne cette occasion d’élargir notre marché » ajoute-t-il.

 

En repensant au temps passé dans ce métier, Bosco aimerai faire un pas en avant. Il n’est plus si jeune et même s’il tient encore le coup, la situation n’est pas facile, « je suis fatigué » dit-il. « J’ai un ami qui m’aide en me partageant une petite place de son stand au marché qu’il paie 60.000 FBu par mois. J’aimerai tant pouvoir enfin m’installer un jour à mon propre stand » espère Bosco.

Huguette IZOBIMPA

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