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Musique : Tour et contours de l’actuelle scène rap burundaise

Musique : Tour et contours de l’actuelle scène rap burundaise ©Akeza.net

Au Burundi, comme c’est le cas partout ailleurs, la scène rap ne cesse de se renouveler. Quoi que la scène soit grande et composée d’un grand nombre de rappeurs, force est de constater que certains noms ont la peau dure et font aujourd’hui office de meneur s dans la discipline.

 

Les anciens: Big Zoe, Prince Mshindi, B Face, 19th, Fabelove …

D’emblée, il faut noter que la scène rap burundaise et un mélange d’artistes gospel et ceux dit profane. On pourra donc citer le rappeur Big Zoé qui fait aujourd’hui figure de doyen dans le hip-hop gospel (et en dehors puisqu’il joue sur les deux tableaux) du Burundi. En effet, le rappeur qui arpente les rues du rap depuis plus de 10 ans a su s’imposer grâce à un style et un flow unique. Inspiré par des artistes tels que Youssoupha ou la légende du reggae Bob Marley, Big Zoé se distingue par une plume parmi les plus aboutis de la discipline. Dans le même registre, nous avons également Prince Mshindi. Comme son compère, le rappeur fait office de tête de gondole du gospel rap burundais. Avec un style que l’on n’attribuerait pas automatiquement à un « Chrétien », Prince casse un peu le code en donnant une image de l’artiste chrétien en parfaite adéquation avec sa génération et son époque. Aussi bien dans le style vestimentaire que dans la présentation de son art.

Dans le registre rappeur reconnu par tous, nous avons le grand B-Face (il est très grand de taille). Le rappeur, à qui l’ont doit des morceaux retentissant tels que « La différence » ou encore « Hitamwo », a vite fait de se faire une place de choix dans l’univers rap burundais. Une plume tranchante et une franchise à en crisper plusieurs. Le rappeur est surtout réputé pour ses morceaux polémiques dans lesquels il n’hésite pas à citer d’autres artistes. Ces morceaux qu’il appelle des « challenges » ont vite fait de forger sa réputation. Mais B-Face c’est également un amour inconsidéré pour la culture burundaise. Un amour qu’il chante dans le morceau « Ingoma z’Iwacu ». Il est décidément l’un des meilleurs de la discipline au Burundi.

Mais B-Face n’est pas le seul à faire vraiment parler de lui dans le rap burundais. Il a en face de lui un autre rappeur qui affichant des qualités presqu’aussi similaire que les siennes, fait office de véritable challenger. Il se nomme Fabelove et il est une des grosses sensations du rap burundais actuellement. Le jeune rappeur chaperonné par le producteur Krazy Bright n’a pas de quoi pâlir face à la concurrence. Avec un flow et un débit plutôt impressionnants, Fabelove sait faire le poids lorsqu’il est poussé dans ses retranchements. La preuve avec le morceau « Dogo », qui est une sorte de réponse à son compère B-Face qui l’aurait précédemment titillé.

Ces 2 rappeurs cités plus haut doivent compter avec la présence de Magic Soldier Kingorongoro. Le rappeur signé chez Trust No Body fait figure de relève sur la scène rap burundaise. Celui qui chantait « Ile Ile » en 2017, a depuis peu inscrit son nom dans la liste des rappeurs de poids. Et bien que cette notoriété demeure nouvelle, il serait tout à fait possible de le retrouver parmi les têtes d’affiches de la scène rap dans les années à venir.

Impossible de parler de la scène burundaise sans citer  l’une des plus belles plumes du rap game burundais à l’instar de 19th. Basé en Belgique, le rappeur a quelque peu révolutionné le rap burundais avec des morceaux comme « Nka Rwagosore » ou « Nzura ». Des morceaux qui ont secoué le public burundais vu ses sonorités très américaine et des textes poignants. Une dose de talent ajouté à une créativité plutôt efficace.

 

Les nouveaux : Kirikou, Alvin, Victorious Team, Quelos Upendo…

Il y a des anciens, il y a ceux qui sont là depuis un certain temps et il y a les nouveaux. Et parmi ces nouveaux, nous avons la jeune recrue de l’écurie Bantu Bwoy nommé Kirikou A-Killa (ou Akili). Le jeune rappeur qui a sorti son premier morceau l’année dernière donne des signes plutôt prometteurs quant à son avenir dans cette discipline qui peut être plutôt cruelle. Toujours dans le registre des nouveaux nous avons des rappeurs tels que Alvin Smith qui avec un style assez particulier est au centre de plusieurs polémiques liées à son image. Il faut dire que l’artiste n’a pas très froid aux yeux et est capable de se permettre certaines frasques qui lui ont valu un séjour en cellule. A côté de lui nous  avons d’autres jeunes rappeur tels que  Revost Nigga qui a signé en décembre dernier un morceau avec 19th, Fat Drama qui a signé un morceau avec le chanteur Masterland et qui fait aujourd’hui partie du label Master Muzik ou encore Kay Jay qui se défend plutôt bien sur la scène rap.

Du côté du gospel, la nouvelle génération est en marche et elle travaille. On pourra le groupe Victorious Team qui a sortie l’année dernière le morceau « Umwansi » et qui fait parler de lui de plus en plus. Pareil pour les jeune Quelos Upendo et Fleury Rapper qui ne sont pas en reste.

Bien évidemment, même si la scène rap se renouvelle continuellement, il est impossible de passer à côté de 2 grands noms qui malgré les années réussissent à garder un pied bien ferme dans l’univers du rap. Il s’agit bien évidement de Big Fizzo et T-Max. Les 2 « Wanajeshi » restent toujours aussi connecté au monde du rap burundais. T-Max qui s’est installé en Europe depuis plusieurs années signe régulièrement des retours dans le game, avec chaque fois des morceaux qui ont le don de réveiller les mémoires et rappeler que l’artiste en a encore dans le ventre. Par ailleurs, il vient revenir sur la scène avec un nouveau morceau sortie le jour de la Saint Valentin et devrait être de plus en plus présent en cette année 2019. Big Fizo quand à lui n’hésite pas à balancer de temps en temps des morceaux rap qui rappellent qu’avant d’être chanteur, l’artiste était rappeur et très bon d’ailleurs. Son dernier morceau rap en date est « Stein », en hommage à son épouse.

La scène est donc bien occupé, plus occupé que l’on pourrait le penser. Et même s’il est difficile de vraiment se faire un nom en tant que rappeur au Burundi, le genre lui est bien vivant et pourrait l’être pour bien des années.

 

Moïse MAZYAMBO

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