Photo d’illustration ©DR
Depuis très longtemps le Burundi connait une balance commerciale déficitaire c’est à dire que les importations sont supérieures aux exportations. Cette situation n’avantage pas l’économie et par conséquent n’assure pas la croissance. Les raisons sont liées au manque de diversification des exportations parce que jusque-là le pays dépend en grande partie de 2 produits d’exportations dont le thé et le café. M. Jean Claude CIBOGOYE, chef de promotion des exportations à l’Agence de Promotion des investissements nous en parle…
Quid de l’état des lieux ?
Selon les données de l’ISTEEBU en matière d’exportations au Burundi, le déficit annuel est de l’ordre de 1 048,7 milliards de FBu en 2017 et de 820,4 milliards de FBu en 2016.Cet écart montre bien que la situation s’est empirée avec 2017. Ceci pour signifier que la performance des exportations burundaises est toujours en arrière. C’est la raison pour laquelle il y a un déficit de la balance commerciale.
M. Jean Claude explique ce cas : « Nous avons toujours exporté du café et du thé, les 2 produits du secteur traditionnel mais le problème est qu’on n’est pas encore arrivé à les exporter à l’état fini. En plus, le café et le thé que nous exportons sont en très petites quantités et c’est à travers la vente aux enchères à des prix dérisoires à Mombasa ». « C’est pourquoi les efforts pour diversifier les exportations devraient être fournis pour réduire le déficit de la balance commerciale », ajoute-t-il.
Aujourd’hui, il y a d’autres produits qui commencent à faire objet des exportations mais ils sont encore à un niveau très bas. C’est en l’occurrence les savons principalement en RDC, les jus transformés sur base des fruits tropicaux, quelques minerais comme l’or, les fruits frais, le cuir et les peaux brutes. Selon M. Jean Claude, « les raisons qui expliquent ce manque de diversification des exportations sont liées au manque de certification sur certains produits, à la qualité du produit à savoir s’il respecte les normes internationales comme les mesures Sanitaires et Phytosanitaires (SPS) de l’Organisation Mondiale du Commerce dans le cadre de rassurer que ces produits ne contiennent pas des éléments nocifs.
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Quels seraient les avantages ?
Si le pays arrive à diversifier ses exportations, cela pourrait remédier à la carence des devises qui est une réalité puisqu’on pourra vendre et ramener les devises au pays. Ce qui va aider à stabiliser l’économie. Mais également cette diversification permettra d’assurer une croissance et le développement durable du pays.
C’est pourquoi le gouvernement devrait mettre sur pied certaines stratégies au niveau local pour permettre cette diversification. « C’est par exemple investir dans les laboratoires de recherche, la recherche des équipements techniques en investissant dans les bureaux de normalisation pour la certification des différents produits selon les normes internationales ainsi que la formation des ressources humaines », a indiqué M. Jean Claude.
Fleurette HABONIMANA