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Afrique: la culture du tabac, une menace pour l’environnement

Tabac en Afrique menace l'environnement
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique la culture du tabac est une des principales causes de  la déforestation et de la pollution de l’air et de l’eau, (…). Le mois de mars dernier, la FAO et le gouvernement kényan ont initié le projet Tobacco-free Farms (Fermes sans tabac). Ce dernier incite les agriculteurs à remplacer la culture du tabac par d’autres cultures vivrières.

À l’occasion de la journée mondiale sans tabac, l’OMS met en avant la protection de l’environnement contre le tabac. Pour l’exercice 2022, le thème est “le tabac,  une menace pour notre environnement”. L’agence onusienne vise à mettre en évidence l’impact environnemental du cycle de la culture du tabac. Bref, les méfaits de cette culture à partir de sa plantation, sa production, sa distribution, jusqu’aux déchets toxiques qu’il génère.

La culture du tabac est un facteur majeur de déforestation, en raison de grandes quantités de bois nécessaires au séchage. Selon les estimations, le bois nécessaire au séchage du tabac contribue à 12 % de toute la déforestation en Afrique australe, indique Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

En outre, la culture du tabac expose les agriculteurs à des maladies. «La maladie du tabac vert », due à l’absorption de la nicotine par la peau lors de la manipulation de feuilles de tabac humides est l’une de ces maladies.

Les mégots de cigarettes constituent une plus grande catégorie de déchets. Des recherches ont montré que les filtres à cigarettes à base d’acétate de cellulose sont largement non biodégradables. Les mégots de cigarettes salissent les endroits publics et les voies d’eau. Ils libèrent en outre  des substances chimiques qui empoisonnent la vie des animaux et des humains.

Les 24 pays africains ont instauré une interdiction de fumer dans les lieux publics et 35 ont instauré une interdiction de toute publicité en faveur du tabac, y compris sa promotion et toute forme de parrainage. Sur 47 pays de la Région africaine de l’OMS, 44  ont déjà ratifié la convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.

Au Kenya, le gouvernement décourage la culture du tabac

Avec l’appui de la FAO, le gouvernement kényan a initié le projet Tobacco-free Farms, pour diminuer la production du tabac et ses effets environnementaux. Lancé en mars dernier, le projet Tobacco-free Farms aide les fermes à s’intéresser aux cultures vivrières qu’au tabac. Comme ça, ces fermes contribueront à “nourrir les communautés plutôt qu’à nuire à leur santé”.

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Dans ce cadre, la FAO et l’OMS, en partenariat avec le gouvernement donnent des formations et fournissent des intrants comme semences et engrais. Un marché pour la récolte grâce aux initiatives d’approvisionnement local du Programme alimentaire mondial est aussi mis en place. Jusqu’ici, 330 agriculteurs kényans se sont tournés vers la culture de haricots. La première récolte a rapporté plus de 200 tonnes métriques, a précisé Mr  Moeti. “Ces résultats sont extrêmement encourageants dans la mesure où nous prévoyons de déployer ce programme dans d’autres pays producteurs de tabac sur le continent”, dit Moeti.

Ces données concrètes permettent l’évolution des mentalités des agriculteurs et des gouvernements qui considèrent le tabac comme pouvant générer une croissance économique. Il s’agit néanmoins de gains à court terme, qui sont éclipsés par des défis comme l’insécurité alimentaire, les dettes, la pauvreté et les maladies au sein des travailleurs agricoles

La culture du tabac est concentrée dans la région africaine

Près de 90 % de la culture du tabac dans la région est concentrée en Afrique australe au Zimbabwe (26 %) et en Zambie (16,4 %). La République-Unie de Tanzanie (14,4 %), au Malawi (13,3 %) et au Mozambique (13 %) sont aussi de grands producteurs. Au Malawi par exemple, le tabac représente environ 50 % de toutes les exportations. Les exportations de tabac font  13 % pour le Zimbabwe,  6 % et 3 % respectivement pour le Mozambique et la Tanzanie.

Sur le continent, le traitement des maladies liées au tabagisme représente 3,5 % du total annuel des dépenses de santé. Bien que la production de feuilles de tabac soit en baisse à l’échelle mondiale, elle augmente en Afrique de 12 %  selon l’OMS.

Soulignons qu’au 31 mai de chaque année le monde entier célèbre la journée mondiale sans tabac.  Cela afin de sensibiliser sur les effets fatals de la production du tabac sur la santé et sur l’environnement.

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Blandon Uwamahoro

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